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335. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Ils considèrent toutes les idées dans leurs rapports naturels ; les institutions qui existent chez eux sont trop contraires aux plus simples notions de la philosophie, pour qu’ils puissent en rien y soumettre leur raison. […] Quelle sublime réunion l’on trouve dans Werther, de pensées et de sentiments, d’entraînement et de philosophie ! […] Les Allemands sont beaucoup plus indulgents que nous à cet égard ; ils souffrent aussi, souvent même ils applaudissent une certaine quantité d’idées triviales en philosophie, sur la richesse, la bienfaisance, la naissance, le mérite, etc., lieux communs qui refroidiraient en France toute espèce d’intérêt. […] Ce qui distingue leur philosophie, c’est d’avoir substitué l’austérité de la morale à la superstition religieuse. […] Si par quelques malheurs invincibles la France était un jour destinée à perdre pour jamais tout espoir de liberté, c’est en Allemagne que se concentrerait le foyer des lumières ; et c’est dans son sein que s’établiraient, à une époque quelconque, les principes de la philosophie politique.

336. (1936) Réflexions sur la littérature « 6. Cristallisations » pp. 60-71

Trop de philosophes, d’historiens de la philosophie paraissent encore demeurer à un stade de leur science analogue à celui où en étaient je ne dis pas les historiens, mais les auteurs de manuels d’histoire au temps de l’histoire-batailles. […] Delacroix insiste uniquement sur les lectures de Stendhal-et c’est son droit, c’est surtout la coutume des historiens de la philosophie de voir leur sujet sous l’angle un peu spécial des dérivations d’idées issues de lectures. […] Ce livre n’a pas eu besoin d’être habillé de vert par Alcan pour exprimer une philosophie authentique et pour proposer sur l’éternel sujet des idées neuves et bien pesantes. […] Ce livre et celui de Stendhal se font suite, dans l’ordre du développement philosophique, de façon curieuse, et nous donnent la sensation très nette de ce que la philosophie de la vie a ajouté à la philosophie analytique du XVIIIe siècle.

337. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 490-491

Tout ce qu’il pense, tout ce qu’il dit ne tend qu’à accréditer une Philosophie Epicurienne d’autant plus dangereuse, qu’il a su la réduire en sentiment. […] La Philosophie, qui se vante si hautement d’être la dépositaire des vraies lumieres, auroit dû rejeter un systême si faux en lui-même, & si propre à dégrader l’humanité.

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