Dans cette organisation d’artiste qui transmue tout ce qu’elle reçoit, l’histoire, la connaissance de l’histoire a créé à un philosophe une foi catholique, — ce qu’il fallait de foi catholique pour achever une œuvre de foi catholique, et l’achever de manière à satisfaire également l’exigence des artistes et l’âme des saints ! […] Cela nous charme de voir le philosophe, dans Daly (malheureusement il y est), faire toujours paraître l’histoire à travers et derrière l’art, comme derrière un cristal qui la purifie et la rend plus belle ! […] Lui, en sa qualité de philosophe, croit au progrès indéfini et au développement toujours plus grand et plus juste de l’histoire.
La plupart des éducateurs sont des philosophes individuels, caressant leur chimère, comme la femme du camée antique. […] Corne se moque, dans un des endroits de son livre, de cette morale comme nous l’ont faite, ou plutôt défaite, les philosophes ; de cette morale qui ne s’appuie pas sur un dogme, et il sourit de cette inanité. […] La mère de son livre, en effet, cette mère qui n’est pas une philosophe, mais une chrétienne à la manière des gens du monde, ne parle — le croira-t-on ?
L’auteur de L’Esprit révolutionnaire avant la Révolution l’est, lui, à force de n’être pas… Il y a dans son livre quelques personnes : Barbier, Mathieu Marais, Buvat, Joseph Languet, d’Argenson, Isambert, Bachaumont, Hardy, Bezenval, Ségur, Mirabeau, Lafayette, et les philosophes Diderot, Grimm, Morellet et Voltaire, — Voltaire, qui emplit tout son siècle et toutes nos bibliothèques ! […] Quand, à part même les philosophes dont il se fait sa plus belle ceinture, il invoque le témoignage de toutes les voix gallicanes, jansénistes, parlementaires qui ont le plus insolemment piaillé contre le pouvoir religieux et monarchique d’alors, ou du moins contre ce qu’il en restait encore ; quand sa plus large et sa plus familière et sa plus chère source de renseignements et d’informations est Barbier, le bazochien Barbier, l’avocat consultant au Parlement, et qu’il consulte — qui tient plus de place dans le livre de M. […] peut-être philosophe, aux heures où l’on était tout cela contre le Pouvoir, qu’il fallait ruiner de fond en comble, non pas seulement en fait, mais dans l’essence même de sa notion, parce qu’on ne tue bien un pouvoir que quand on l’a déshonoré !