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1246. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

je veux être peuple. » Et il a bien fait : c’est à la foule que le drame s’adresse ; c’est au point de vue de la foule que le critique doit se placer. […] Sarcey s’est mis de si bon cœur avec le peuple qu’il s’y est peut-être trop mis. « Il faut bien que je le suive, nous dira-t-il, puisque je suis son critique ; il faut bien que je pense comme lui puisque je suis chargé de l’éclairer. » Aussi s’en donne-t-il de rire, de pleurer, de vibrer avec le parterre ! […] La vérité, c’est que jamais le public n’a été moins homogène qu’aujourd’hui, que jamais la distance n’a été aussi grande entre le « peuple » et les « habiles ».

1247. (1890) L’avenir de la science « XXII » pp. 441-461

Littérature d’épicuriens, bien faite pour plaire à une classe riche et sans idéal, mais qui ne sera jamais celle du peuple : car le peuple est franc, fort et vrai ; littérature au petit pied, renonçant de gaieté de cœur à la grande manière de traiter la nature humaine, où tout consiste en un certain mirage de pensées et d’arrière-pensées : nulle assise, un miroitement continuel. […] Ce peuple semblait résigné à la mort, il avait perdu toute conscience et ne comptait plus comme individualité dans le monde, quand un groupe incomparable de génies, Gœthe, Schiller, Kant, Beethoven sont venus le révéler à lui-même.

1248. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1859 » pp. 265-300

Ce sont ces fontaines de vin des fêtes publiques, une distribution de métaphores au peuple. * * * Le peuple se promène au cimetière et fait des visites à l’hôpital. […] Une femme est là, qui travaille sous une lampe à la confection de chemises de peuple.

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