Le spectateur veut bien ne pas regarder de trop près aux moyens dont se sert le poète pour faire rencontrer ses personnages au même lieu et dans le même temps ; mais il ne consent ni à s’intéresser à plusieurs personnages à la fois, ni à s’intéresser médiocrement au principal. […] Nous voyons les personnages plus au vrai, les voyant, pour ainsi dire, chez eux. […] Ce théâtre est trop son ouvrage ; les personnages sont trop ses enfants. […] Voltaire a mieux réussi dans les personnages de son invention. […] Parmi les personnages romanesques du théâtre de Voltaire, quelques-uns ont plus d’un père.
Et néanmoins dans ce personnage, comme du reste dans tous les personnages vertueux de M. […] Ces personnages, que M. […] D’autres réalistes choisissaient au moins leurs personnages et leurs sujets. […] Avez-vous remarqué que le masque de ce personnage comique est sérieux, austère ? […] Mais, pour qui sait bien comprendre, il n’y a pas contradiction entre ce personnage du début et le personnage de la dernière partie.
Il doit être fait de sorte qu’un personnage vu par les spectateurs, puisse ne l’être point par les autres personnages, selon le besoin ; il doit en imposer aux yeux, qu’il faut toujours séduire les premiers ; il doit être susceptible de la pompe la plus majestueuse. […] Admirez l’usage que l’auteur fait de ce personnage. […] Dans le premier cas, s’il n’y a qu’un personnage principal, il est vertueux, ou méchant, ou mixte ; et il passe d’un état heureux à un état malheureux, ou au contraire. S’il y a deux personnages principaux, l’un et l’autre passent de la bonne à la mauvaise fortune, ou de la mauvaise à la bonne ; ou la fortune de l’un persiste, tandis que celle de l’autre change ; et ces combinaisons se multiplient par la qualité des personnages, dont chacun peut être méchant ou bon, ou mêlé de vices et de vertus. […] Il ne reste donc à la fable simple que le malheur d’un personnage mixte, c’est-à-dire qui ne soit ni tout à fait bon, ni tout à fait méchant.