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1148. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La Divine Comédie de Dante. traduite par M. Mesnard, premier vice-président du Sénat et président à la Cour de cassation. » pp. 198-214

Je crois que dans le fond il pense comme vous sur le Dante. Il est plaisant que, même sur ces bagatelles, un homme qui pense n’ose dire son sentiment qu’à l’oreille de son ami. […] Mais comme Dante est un génie compliqué et qui pense toujours à plus d’une chose à la fois, il n’est pas moins vrai qu’en même temps que l’apothéose de Béatrix, de la femme aimée, est le but principal de La Divine Comédie, le poète, pour mieux parer et honorer cette âme céleste, lui a prêté bien des traits allégoriques par lesquels il tend à la transformer insensiblement et à la confondre dans la plus noble et la plus lumineuse des sciences selon le Moyen Âge, dans la Théologie elle-même.

1149. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

La vie de Guérin, qui fut tout entière dans les luttes et les orages du rêve intérieur, n’est marquée par aucun événement, même littéraire ; il ne pensa jamais à rien publier. […] Il y a des moments où, n’était son père, elle penserait à se faire sœur de charité : « Au moins ma vie serait utile. […] Les deux amis nous promettent une édition prochaine des œuvres de Maurice de Guérin : nous les engageons à ne plus tarder, et notre vœu, qui, nous le pensons, ne pourra qu’être partagé de ceux qui auront lu cet extrait, c’est qu’aux œuvres du frère ils ajoutent la meilleure partie des pages que le présent volume, réservé à un trop petit nombre, renferme et fait de loin admirer.

1150. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

Mais, en revanche et aux belles heures, on se fait aussi près d’elles l’idée d’une certaine perfection, d’un certain atticisme, de quelque chose de net, de bien dit, de définitivement pensé, et qui ne se reverra plus. […] Notre tante (M. d’Hénin était cousin germain de ma grand-mère) avait été belle, à la mode, et, je pense, un peu coquette. […] J’ai toujours pensé qu’un homme de génie arrivant aux affaires eût tiré le plus magnifique parti de tous les éléments qui fermentaient alors.

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