/ 1558
536. (1898) Les personnages de roman pp. 39-76

Mais, quelque talent que les auteurs y aient mis, est-il possible de ne pas être frappé de ce qu’il y a d’incomplet et d’inachevé dans la plupart de ces peintures ? […] » Et ceci : « Peut-être pourrait-on comparer une patronne de grande maison à un chef d’école de peinture. […] Mais n’aperçoit-on pas qu’elles pouvaient servir d’indication, et comment le rôle des cahiers et des carnets ne consiste pas simplement à rappeler des termes, des détails, des fragments d’histoire que la mémoire aurait pu perdre, mais surtout à renseigner l’écrivain sur la manière de traiter l’œuvre, sur ce qu’on nomme en peinture les valeurs ?

537. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XIII. »

Peut-être les vives peintures du Cantique des Cantiques, ces images d’une poésie si sensuelle que l’ancienne synagogue en interdisait la lecture, furent-elles ce qui d’abord intéressa l’esprit grec. […] Dans l’arrière-saison de la poésie grecque, contemporain de Callimaque et de Lycophron, venu de la monarchie modérée de Syracuse dans cette cour d’Alexandrie tout infectée des intrigues et des crimes de la succession d’Alexandre, Théocrite a retracé, sous cette impure atmosphère, les plus naïves images de la vie pastorale et les plus brûlantes peintures de l’amour, à peu près comme Bernardin de Saint-Pierre et André Chénier ont écrit leurs pages délicieuses et leurs beaux vers, entre les corruptions sceptiques de la vieille royauté mourante et les crimes de la révolution. […] La différence entre la poésie pastorale et la poésie rurale des Géorgiques, c’est la peinture de l’amour et l’expression dramatique dans la vie la plus simple.

538. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre II. La Nationalisation de la Littérature (1610-1722) » pp. 107-277

Elles sont en ce sens l’équivalent de la peinture italienne de la renaissance ou de la sculpture grecque de la grande époque, dont il faut bien que les chefs-d’œuvre soient nationaux de leur universalité même, puisqu’enfin on les a partout imités et cependant nulle part, je ne veux pas dire égalés, mais reproduits seulement. […] — C’est ce qu’il ne semble pas non plus ; — et il n’a même pas réussi contre la « dévotion » ; — si, comme peinture de mœurs, son Tartuffe serait presque plus vrai de la société française de 1690 que de celle de 1665 [Cf.  […] Le Poète. — Le choix qu’il a fait du vers libre ou « lyrique » en est un premier témoignage ; — et, à ce propos, de la peinture ou de l’expression du sentiment par la diversité du rythme. — Que l’alexandrin n’est devenu « lyrique » qu’en devenant « romantique », c’est-à-dire en rompant avec son uniformité classique. — De la versification de La Fontaine [Cf.  […] De la psychologie et de l’art de Racine ; — et avant tout qu’ils ne font qu’un ; — comme le « système dramatique » de Corneille et la « qualité de son imagination ». — La peinture des caractères, objet principal de Racine [Cf.  […] — On refusait de reconnaître la vérité des peintures qu’il traçait de l’amour ; — et, parce qu’elles étaient trop « vraies », on les trouvait « excessives ». — Une citation de Subligny : « Je trouverais M. 

/ 1558