Dans ses Plaidoyers, qui forment la partie principale de ses Œuvres, on trouve tantôt une éloquence mâle & vigoureuse, qui rejette les vains ornemens ; tantôt une éloquence touchante & persuasive, où les fleurs sont répandues avec choix, selon que les matieres en sont susceptibles. […] De là naissent ces réputations acquises à si bon marché, qui dégradent la dignité de cette partie des Belles-Lettres.
Virgile, dans ses Géorgiques, avoit laissé à d’autres Poëtes le soin de développer cette partie de l’Agriculture ; Verùm hæc ipse equidem spatiis inclusus iniquis, Prætereo, atque aliis post commemoranda relinquo. […] L’Abbé Mallet, qui a fondu la plus grande partie de ces Réflexions dans les Principes pour la lecture des Orateurs, & dans les Principes pour la lecture des Poëtes, auroit dû, par reconnoissance, en faire hommage à l’Auteur.
D’Aucour commence par convenir de tout le bien qui s’y trouve : mais, après avoir analysé l’ouvrage, après en avoir décomposé toutes les parties, séparé le vrai du faux, le solide du superficiel, le beau du brillant, on voit clairement que le mauvais domine, que les défauts l’emportent sur les beautés, & que l’éloge se réduit à rien. […] Il publie une seconde partie des Sentimens de Cléanthe, dans laquelle, en réfutant l’abbé de Villars, il donne un supplément à la critique des Entretiens d’Ariste & d’Eugène.