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897. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Sieyès. Étude sur Sieyès, par M. Edmond de Beauverger. 1851. » pp. 189-216

un écrivain justement célèbre, qui serait mort de douleur s’il avait connu ses disciples, un philosophe aussi parfait de sentiment que faible de vues, n’a-t-il pas, dans ses pages éloquentes, riches en détails accessoires, pauvres au fond, confondu lui-même les principes de l’art social avec les commencements de la société humaine ? […] Sieyès nous apparaît sous sa première forme, tel qu’il sera plus tard et jusqu’à la fin, tout d’une pièce quant à la pensée, voulant la liaison exacte, rigoureuse, le parfait enchaînement et l’ordre un dans tous les objets de chaque science, et même dans la somme totale de nos connaissances : « Sans cela, dit-il, on n’a que des cerveaux décousus dont les connaissances ne tiennent à rien : ils ne savent rien, quoiqu’il y ait beaucoup dans leur mémoire, et ne sont d’aucun usage. » Rien n’égale son mépris pour ces cerveaux décousus qui constituent malheureusement l’immense majorité des hommes, et même des hommes distingués.

898. (1809) Quelques réflexions sur la tragédie de Wallstein et sur le théâtre allemand

Andromaque est l’une des pièces les plus parfaites qui existent chez aucun peuple ; et Racine, ayant adopté le système français, a dû écarter, autant qu’il le pouvait, de l’esprit du spectateur, le souvenir du meurtre de Clytemnestre. […] La tragédie française est, selon moi, plus parfaite que celle des autres peuples ; mais il y a toujours quelque chose d’étroit dans l’obstination qui refuse à comprendre l’esprit des nations étrangères.

899. (1913) La Fontaine « II. Son caractère. »

Tu changes tous les jours de manière et de style ; Tu cours en un moment de Térence à Virgile : Aussi rien de parfait n’est sorti de tes mains. […] Il l’a dit, et on l’a dit de lui avec une pleine netteté et avec une authenticité parfaite, et l’auteur d’un portrait de M. de La Fontaine, dans les Œuvres posthumes, nous rapporte ceci : « Dès que la conversation commençait à l’intéresser et qu’il prenait part à la dispute, ce n’était plus cet homme rêveur ; c’était un homme qui parlait beaucoup et bien. » Et La Fontaine a dit, en songeant évidemment à lui-même : La dispute est d’un grand secours.

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