Ce morceau de sculpture est très parfait.
D’ailleurs, pour figurer aux yeux le corps humain, il y avait en Grèce un art plus national, mieux approprié aux mœurs et à l’esprit public, probablement plus cultivé et plus parfait, la sculpture ; c’est la sculpture grecque qui sera le sujet de ce cours. […] Nos sens modernes n’y atteignent point ; nous ne parvenons qu’à demi et par degrés à deviner combien leur invention était parfaite. […] Pour faire l’homme de marbre ou d’airain, ils ont d’abord fait l’homme vivant, et la grande sculpture se développe chez eux au même moment que l’institution par laquelle se forme le corps parfait. […] Ainsi la vie privée tout entière, par ses cérémonies comme par ses plaisirs, contribuait à faire de l’homme, mais dans le plus beau sens du mot et avec une dignité parfaite, ce que nous appeIons un chanteur, un figurant, un modèle et un acteur. […] On y voit la tradition du sang, l’effet de l’éducation, le goût populaire et universel du beau, toutes les origines de la parfaite sculpture.
Sachez qu’on n’a rien écrit de plus parfait en prose française depuis le Roman de la Momie et depuis Salammbô.