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1509. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Il m’échappe, il me paraît changer à toute heure. Je ne saurais guère rien dire qui ne me paraisse faux un moment après. […] Nommé archevêque de Cambrai grâce au silence des commissaires d’Issy sur ses doctrines, qu’il paraissait avoir rétractées, sacré par Bossuet, le souple abbé, devenu prélat et prince de l’empire, se redresse ; il travaille à regagner le terrain perdu, à rattraper ses désaveux : dans ses lettres, il incrimine Bossuet, il se montre persécuté, offensé par lui ; et, le gagnant de vitesse, il fait paraître son Explication des Maximes des Saints avant les États d’Oraison. […] L’Explication des Maximes des Saints, que Fénelon fit paraître en 1697, fut condamnée à Rome en 1699.

1510. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Moi-même y contredis, en ce qui est de chez nous, imbu de je ne sais quelle hostilité contre les états de raretés sanctionnés par les dehors, ou qui purement ne sont l’acte d’écrire : je rentre mes aspirations à la solitude nécessaire quand ce ne serait que pour paraître songer. […] Une heureuse trouvaille avec quoi paraît à peu près close la recherche d’hier, aura été le vers libre, modulations (dis-je, souvent) individuelle, parce que toute âme est un nœud rythmique. […]       Maintenant que je respire dégagé de l’inquiétude, moindre que mon remords pour vous y avoir initiés, celle, en commençant un entretien, de ne pas se trouver certain si le sujet, dont on veut discourir, implique une authenticité, nécessaire à l’acceptation ; et que, ce fondement, du moins, vous l’accordâtes, par la solennité de votre sympathie pendant que se hâtaient, avec un cours fatal et quasi impersonnel des divulgations, neuves pour moi ou durables si on y acquiesce : il me paraît qu’inespérément je vous aperçois en plus d’intimité, selon le vague dissipé. […] pas assez modeste, au scandale que propage un tome, paraît-il, le premier d’un libelle obstiné à l’abattage des fronts principaux d’aujourd’hui presque partout ; et la fréquence des termes d’idiot et de fou rarement tempérés en imbécile ou dément, comme autant de pierres lancées à l’importunité hautaine d’une féodalité d’esprit qui menace apparemment l’Europe, ne serait pas de tout point pour déplaire ; eu égard à trop de bonne volonté, je n’ose la railler, chez les gens, à s’enthousiasmer en faveur de vacants symptômes, tant n’importe quoi veut se construire. […] La Confiance, cette fois lecture, mieux Discours, me paraît un genre à déployer hors frontières. — Toi que voici chez nous, parle, est-il indiqué par hommage, on accède.

1511. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

J’honore, en général, tous les Gens de Lettres ; j’ai respecté & je respecterai toujours leurs personnes : mais leurs Ouvrages sont au public ; & en critiquant ceux qui m’ont paru de mauvais goût, en blâmant ceux que j’ai trouvés répréhensibles, j’ai usé de la liberté que les Auteurs ont eux-mêmes donnée à tous leurs Lecteurs. […] En vain solliciterions-nous une indulgence qu’il ne nous doit pas : mais puisque trois éditions sont épuisées, malgré les contrefactions sans nombre qu’on en a faites, nous avons lieu de croire que l’Ouvrage en lui-même lui a paru & honnête dans ses vues, & utile dans ses résultats. […] Ce Discours a paru pour la premiere fois à la tête de la quatrieme édition publiée en 1779 ; comme il a été fort goûté du Public, on n’a pas cru devoir le supprimer. […] On sait que la plupart des Pamphlets qui ont paru contre la Magistrature, dans le temps de la disgrace des Parlemens, ont été composés par des Ecrivains Philosophes, & que les cinq ou six premiers étoient de la façon de leur auguste Coryphée. […] Helvetius, que le souvenir de l’amitié qu’il avoit pour moi me rendra toujours chere, je crois devoir déclarer que je ne le regarde point comme l’Auteur de l’Ouvrage qui m’a fourni cette citation, & qui n’a paru que deux ans après sa mort.

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