Le Recueil de ses Ouvrages renferme des Traductions, des Traités, des Dissertations, des Commentaires, & par-tout ce Savant répand avec profusion les connoissances qu’il avoit puisées chez les Anciens. […] Son Ouvrage de l’Institution d’un Prince, adressé à François I, n’a, à la vérité, que le mérite d’exposer des maximes assez communes ; mais c’est toujours beaucoup de savoir s’attacher à celles qui sont avouées de tout le monde, & de se garantir de la démangeaison d’en hasarder de nouvelles, dont souvent le premier effet est d’étonner par la hardiesse, & le second d’abuser par l’erreur. […] Ces trois Ouvrages lui firent une très-grande réputation parmi ses contemporains, parce qu’ils annoncent, chacun en particulier, au plus haut degré, & les trésors de la mémoire, & les fruits d’une étude opiniâtre.
Le plus utile de ses Ouvrages est le Dictionnaire historique, critique & chronologique de la Bible, en quatre volumes in-folio. […] Dans ces trois Ouvrages, Dom Calmet s’attache moins aux réflexions qu’aux faits, en quoi il faut rendre justice à son jugement ; car tout ce qu’il tire de lui-même est souvent lourd & peu intéressant. […] Il eût dû se borner, dans sa Bibliotheque des Ecrivains de Lorraine, à donner une notice de leurs Ouvrages, & ne pas se croire autorisé à dispenser des couronnes, qui, par malheur pour son discernement, tombent presque toutes sur des talens médiocres & souvent sur l’opposé des talens.
Style élégant & naturel, narration simple & intéressante, sentiments vrais & délicats, toutes les graces enfin qui peuvent parer un petit Ouvrage, s’y trouvent agréablement réunies. […] Nous ne connoissons, de M. l’Abbé Mangenot, aucun Ouvrage en prose, à moins qu’on ne veuille regarder comme un Ouvrage son Histoire abrégée de la Poésie Françoise, plaisanterie aussi juste qu’agréable, où il seroit difficile de trouver beaucoup de fautes, car elle se réduit à une demi-page.