/ 1740
911. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

On ignore l’invention des langues, et même si les langues furent inventées ou innées ; les notes, qui ne parlent qu’à l’oreille, sont moins divines sans doute que les langues qui parlent à l’intelligence ; néanmoins on ignore également comment elles furent inventées : les origines de la musique sont pleines de mystères. […] L’histoire des origines de la musique, dit-il, est partout enveloppée de fables et de légendes qui cachent toujours sous un voile plus ou moins transparent de profondes vérités. […] On voit par ces trois définitions du ministre chinois, de Pythagore et de Leibniz, que, pour les trois peuples représentés par ces trois grands hommes, la musique est d’origine purement divine, et qu’il faut demander ses lois à l’instinct et non à la science.

912. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

. — surtout le devoir d’ordonner son œuvre avec rigueur, de poursuivre aussi loin, aussi profondément qu’il pourra, ses pensées dans leurs origines et leurs conséquences. […] N’oublions pas qu’aux origines, la poésie était l’unique interprétation des mystères que se sont partagés la philosophie, la poésie et la science. […] La mort apparaîtra comme une récompense qu’il faut mériter, comme un retour aux origines naturelles, comme un repos désirable qu’on n’aurait pas le droit d’usurper prématurément sans pécher contre l’humanité sacrée, mais qu’il faut saluer avec joie au terme du chemin.

913. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Au lieu de voir dans cette basse origine une preuve de ce fait, que la naissance du Rédempteur des pauvres ne trouverait aucune place chez les nations civilisées qui régnaient alors, mais que cette Galilée, que seul le mépris des Juifs distinguait, avait pu être choisie, à cause même de son abaissement apparent, pour le berceau de la nouvelle foi, — et les premiers croyants, les bergers et les paysans, aveuglément soumis aux lois juives, crurent pouvoir prouver que le Sauveur se rattachait, par son origine à la race royale de David, comme pour excuser sa téméraire sortie contre la loi hébraïque. Qu’il soit douteux que Jésus ait même jamais été de la race juive, puisque les Galiléens étaient méprisés précisément à propos de leur origine hébraïque, c’est une question que nous abandonnons volontiers, comme d’ailleurs tout ce qui concerne l’apparition historique du Sauveur, à l’historien qui, de son côté, déclare qu’il n’y a rien à entreprendre contre un Jésus sans péché.

/ 1740