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848. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IX. Suite des éloges chez les Grecs. De Xénophon, de Plutarque et de Lucien. »

Tiens, prends ce livre ; parcours avec attention les caractères qui le composent ; à mesure que tu liras, tu verras s’élever autour de toi les ombres des grands hommes, et elles ne te quitteront plus. » Ce livre était Les Hommes illustres du philosophe de Chéronée.

849. (1887) George Sand

Et dans cette nomenclature rapide, que d’œuvres nous omettons, que de petits chefs-d’œuvre nous laissons dans l’ombre ! […] Certes ce serait un insupportable pédantisme que d’évoquer les ombres charmantes et légères de ses divers romans, de demander à chacune d’elles ce qu’elle représente dans le monde et de réduire en syllogismes ces fantaisies d’un esprit si libre et si varié. […] Quelle âme féminine résisterait, en imagination au moins, au plaisir de relever une grande intelligence refoulée dans l’ombre, un cœur vaillant égaré, par les hasards d’un sort contraire, dans les rangs obscurs de la vie ? […] Il est là, je l’ai vu, évoquant ses héroïnes, Alice et Diana Vernon, derrière ce massif de trembles où il a cru voir un jour passer une ombre, une fée, qui sera Geneviève. — Il y a des attitudes qui restent gravées dans l’esprit. […] son nom seul évoque l’ombre sinistre de son château effondré, la herse brisée, les traces du feu encore fraîches sur les murs et le souterrain à demi comblé où Edmée sentit défaillir son courage.

850. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

A-t-il vécu seul, l’âme pleine d’ombre, et morose, plus morose encore par l’écho de son rire que lui renvoyait le monde ? […] Il semble qu’une si longue continuité d’écrasement, d’extinction, de mutisme, sous tant d’ombre, lui aurait dû mériter le dressement d’une autre taille, la clarté d’une aube jamais vue encore, et un verbe inouï. […] Ils pénétrèrent, fécondèrent l’ombre humaine ; et naquit le monde moderne. […] Et déjà vous nous en donniez à nous, dans l’ombre, le délicieux pressentiment. […] Mais, quand on s’est familiarisé avec cette ombre et ces cahots, on ne tarde pas d’y démêler de la grandeur, du lointain, et même de la douceur.

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