IV Cependant Alexandre, ayant tout préparé en Prusse pour son immense pensée, alla, en 1799, à Paris, enrôler avec lui un Français distingué, Amédée Bonpland, et partit avec lui pour l’Espagne, afin d’y solliciter de la cour de Madrid les faveurs nécessaires à l’accueil qu’il désirait obtenir des vice-royautés de l’Amérique, et d’y saisir l’occasion d’un passage que la France, en guerre avec l’Angleterre, ne lui offrait pas. […] La mer leur offrit là d’intéressants végétaux marins, et, de plus, l’erreur de leur capitaine qui prit un rocher basaltique pour un fort, et y envoya un officier, leur fournit l’occasion de visiter la petite île la Gracieuse. […] Mais un spectacle plus beau, plus agréable, s’offrit à Humboldt, dans la nuit du 4 au 5 juillet.
S’il est vrai que la littérature septentrionale de ces derniers temps reproduise à la fois l’idéalisme sentimental et inquiet de nos romantiques et le réalisme minutieux et impassible, d’intention ou d’apparence, qui date de l’année 1855, tout ce qu’on peut dire, c’est donc que ces écrivains du Nord nous offrent intimement mêlé ce qui fut, chez nous, successif et séparé (ou à peu près) et qu’ainsi ils abordent la peinture des hommes et des choses avec une âme et un esprit entiers, non mutilés, non resserrés dans un point de vue ou restreints à une attitude. […] Et je doute même que, en dépit de leur grandeur extérieure, les événements publics mêlés aux comédies et aux drames privés que nous raconte Tolstoï, dépassent en intérêt et en importance ceux dont Flaubert nous offre le vaste et minutieux tableau. […] Ils offrent cette particularité, que les incidents de leur vie les remuent jusqu’au fond de l’âme et nous révèlent ce fond ; que leurs drames de foyer se tournent tous en drames de conscience, où toute leur vie spirituelle est intéressée.
Tous les classiques, et avant eux les chantres épiques du Moyen-Âge, l’ont appliquée soigneusement et il semble qu’elle s’offre naturellement à l’instinct de qui veut écrire. […] peut offrir un nombre de syllabes nouveau. […] Le rythme ne me paraît se confondre avec la mesure que dans un cas particulier : lorsqu’il offre le retour périodique des mêmes mouvements, c’est à-dire lorsqu’il est formé de groupes semblables entre eux ; la mesure coïncide alors avec chacun de ces groupes, sinon elle est le multiple du rythme ou son diviseur naturel.