Plus encore que les œuvres achevées, ce sont les œuvres d’ample dessein qui ont frappé l’attention de l’humanité et qui se sont sauvées à travers les âges ; c’est à ces œuvres que l’humaniste se ramène toujours et ce sont elles qu’il essaye de reproduire ou d’égaler. […] « La plupart des hommes imaginent une justice mêlée de la foi et des œuvres… La justice de foi diffère tellement des œuvres que si l’une est établie, l’autre est renversée… Il faut que celui qui veut obtenir la justice du Christ abandonne la sienne… Tant qu’il nous reste quelque goutte de justice en nos œuvres, nous aurons quelque matière à nous glorifier. » La prétendue justice des œuvres, le prétendu mérite des bonnes actions n’est que cela, de l’orgueil. […] Œuvre d’une suprême moralité, d’ailleurs, quoi qu’on puisse objecter, ou craindre. […] Jésus-Christ n’a-t-il pas dit qu’on est sauvé par les œuvres ? […] Nous verrons dans leurs œuvres à cet égard une sorte d’indécision et de flottement.
Le reste de son œuvre dramatique, une Françoise de Rimini, un Don Juan d’Autriche, eut moins de succès. […] Elle pouvait, presque aussi bien que le monastère, donner son nom à l’œuvre et aux livres qu’on en a fait ; et M. […] Maintenant, qui fera cette œuvre ? […] Quinet, considéré comme œuvre d’art. […] La conclusion de son œuvre est insuffisante parce que les prémisses sont incomplètes.
On a plus d’une fois puisé dans la collection de ses œuvres en trente-deux volumes, assez bizarrement intitulée Mélanges militaires, littéraires, sentimentaires (1795-1809), pour en faire des extraits soit en deux, soit en cinq volumes, sous le titre d’Œuvres choisies ou de Mémoires et mélanges. […] Tout ce qui, à Belœil, était grand, régulier, dans le genre de Le Nôtre, venait du père du prince : lui, il s’occupa d’y jeter le varié et l’imprévu ; il ne lui manqua que plus de temps pour achever son œuvre, son poème. […] Combien de fois ces jours derniers, en lisant cette suite de pensées et d’excursions du prince de Ligne sur les jardins, en comparant l’édition de 1781 avec celle de 1795 des Œuvres complètes, et y voyant des différences sans nombre et sans motif explicable, j’ai souhaité que, pour ce travail comme pour le reste de ces Œuvres, un homme d’attention et de goût (non pas un éditeur empressé et indifférent) pût faire un choix diligent et curieux qui ferait valoir tant d’heureux passages ! […] — (Voir aussi ce qu’il dit de caractéristique sur Lacy et sur Laudon, au tome XXI, p. 127 de ses Œuvres.)