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1889. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVIII. Formule générale et tableau d’une époque » pp. 463-482

Descartes ne considère pas la nature comme un ensemble vivant, dont toutes les parties fermentent et agissent incessamment les unes sur les autres ; la nature est à ses yeux quelque chose d’inerte et d’inanimé. […] La campagne représente aux yeux des hommes de ce temps quelque chose d’inélégant, qui sent le fumier, qui est semé de bêtes malpropres et d’êtres humains assez semblables à ces bêtes. […] d’œil sur la série des siècles dans lequel les hommes et les faits particuliers s’effacent et disparaissent.

1890. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Gil Blas, par Lesage. (Collection Lefèvre.) » pp. 353-375

Il doit à cette conformité de nature avec tous, et à sa franchise heureuse, à son ingénuité de saillies et d’aveux, de rester, malgré ses vices, intéressant encore et aimable aux yeux du lecteur : quant au respect, a-t-on dit très spirituellement, c’est la dernière chose qu’il demande de nous. […] Les deux premiers volumes de l’ouvrage, après avoir fait passer sous les yeux toutes sortes de classes et de conditions, voleurs, chanoines, médecins, auteurs, comédiens, laissaient Gil Blas intendant de don Alphonse, et chargé de faire en son nom une restitution. […] Lesage le savait ; mais, pour paraître à tous ce qu’il était, il ne consentit jamais à se poser à leurs yeux lui-même.

1891. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Elle étudiait de plus l’astronomie, toujours avec cet universel M. de Malezieu, qui en savait plus qu’il ne fallait pour expliquer la Pluralité des mondes de Fontenelle ; elle mettait l’œil au télescope, et aussi au microscope, s’instruisait enfin de toutes choses par passion, par boutade et caprice, mais sans en devenir plus éclairée en général. […] Après la double prison qu’eurent à subir la princesse et la femme de chambre, prison qui ne tourna pas à l’honneur de l’une et qui fut la gloire de l’autre, Mlle de Launay, ennoblie aux yeux du monde par sa fermeté, revient à Sceaux auprès de sa maîtresse, qui la récompense en la mettant (à quelques nuances près toutefois) sur le pied de ses dames. […] Son miroir n’a pu l’entretenir dans le moindre doute sur les agréments de sa figure : le témoignage de ses yeux lui est plus suspect que le jugement de ceux qui ont décidé qu’elle était belle et bien faite.

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