Voilà ce qui saute aux yeux tout d’abord dans Carlyle, et ce qui y sauta d’une si étrange manière lorsque son livre sur la Révolution française fut révélé à la France. […] L’Histoire, cette harpe trop tendue, allait détendre ses cordes d’airain… Michelet reçut le coup de la fascination de Carlyle dans ses yeux charmés, qu’il aurait dû garder charmants, mais qui, plus tard, sont devenus obscènes.
L’auteur de l’André Chénier et les Jacobins n’est pas le seul qui ait gardé dans les yeux l’éblouissement de la poésie de Chénier et qui ait involontairement reporté cette lueur sur sa prose. […] Vision sublime, que la réalité du Jacobinisme fit disparaître aux yeux du somnambule d’imagination qu’était Chénier en le tirant brutalement de son rêve, tandis que ce grand songeur de Lamartine ne fut jamais tiré du sien !
L’enfant né de ces horribles accointances, ce fut la Terreur, — la Terreur, plus laide que sa mère, et qui lui répercuta si violemment sa hideur agrandie, que la Révolution, affolée de ce qu’elle avait fait, mit les poings dans ses yeux pour ne pas la voir et lui cria… « Tu n’es pas ma fille ! […] … Ils sont, je le sais bien, capables de tout, les partis, qui se crèvent les yeux comme Œdipe pour ne pas voir leurs crimes ou leurs criminels !