. — Et aussi ne nous figurons point Cowper toujours affublé de cette espèce de bonnet de nuit bizarre sous lequel on nous le représente invariablement dans ses portraits. […] Cowper écouta, rit beaucoup, y rêva toute la nuit, et le lendemain matin il avait fait sa ballade ou complainte (il avait un talent particulier pour les ballades), qui fit rire aux larmes la petite assistance au déjeuner.
Combien de fois, surpris par la nuit, j’ai suivi les courants sous les ombres !… Ma vie fougueuse se tempérait alors au point de ne laisser plus qu’un léger sentiment de mon existence répandu par tout mon être avec une égale mesure comme dans les eaux ; oui je nageais, les lueurs de la déesse qui parcourt les nuits.
La nuit est venue ; le comte Herman est dans son appartement ; il paraît calme, content de lui ; il a assez bien mené sa triple intrigue : il se flatte d’avoir louvoyé assez habilement tout le soir entre Emma et Pompéa, sans trop se trahir ; la Lisette, au moyen d’un signe convenu, vient de lui faire tenir une réponse favorable pour le rendez-vous de minuit ; enfin il a donné un rendez-vous à Pompéa pour ce soir même, tout à l’heure, dans son appartement, et il l’attend de pied ferme. […] En vain Herman l’a prise dans ses bras et la supplie de s’y oublier, ne fût-ce qu’une nuit, ne fût-ce qu’une heure ; Pompéa s’en arrache : ce qu’elle veut, c’est le duc Pompée tout entier, tel qu’autrefois, lui ou rien : « Ou toujours, ou jamais !