Ce tintement des heures dans le lointain et dans la salle prend dans la nuit quelque chose de mystérieux. […] que la nuit fait venir des pensées graves ! […] elle est morte la nuit dernière. […] occuper le corps qui nuit à l’âme. […] Je pense que mes nuits et mes jours seront changés, et je n’y puis penser sans peine.
Merci de m’avoir logé et nourri tout un jour si honnêtement, comme vous avez fait ; le bon Dieu prendra bien soin de la nuit. […] Je me décidai plutôt à rouvrir les yeux et à prier et à pleurer, toute la nuit, au pied du lit, le front sur la zampogne et les mains jointes sur mon front brûlant. […] Et je pleurai encore, muette, devant la lucarne où il n’entrait plus du dehors que la sombre et silencieuse nuit. […] je leur portais envie ; oui, j’aurais voulu être oiseau de nuit pour pouvoir déployer mes ailes sur ce gouffre et jeter mes cris en liberté dans ce silence ! […] Fior d’Aliza ne s’aperçut même pas de ma réflexion : elle était toute à son émotion désespérée pendant la nuit de silence qui lui avait duré un siècle.
— J’achève, en regardant la nuit, cette première veillée de bivouac. […] C’est ainsi encore qu’en plein désert, durant une nuit caniculaire, il dira : « L’heure était si belle, la nuit si tranquille, un si calmant éclat descendait des étoiles, il y avait tant de bien-être à se sentir vivre et penser dans un tel accord de sensations et de rêves, que je ne me rappelle pas avoir été plus satisfait de ma vie… » Un si calmant éclat, voilà encore un effet moral qui devient une nuance pittoresque, et la beauté du son, sa largeur, s’y joint pour compléter l’impression. […] Lucrèce avait dit de même en parlant des astres, mais dans une intention de terreur plutôt que de douceur et de paix : Et noctis signa severa… Severa silentia noctis…, le dur éclat des étoiles, l’austère silence de la nuit. […] La nuit vient ici comme un évanouissement. » Mais enfin il atteint le but, il est à El-Aghouat, la ville du désert. […] Peu après, on vient la relever, car ce poste n’est gardé que la nuit.