/ 1823
22. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXIXe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (2e partie) » pp. 321-384

Ce tintement des heures dans le lointain et dans la salle prend dans la nuit quelque chose de mystérieux. […] que la nuit fait venir des pensées graves !  […] elle est morte la nuit dernière. […] occuper le corps qui nuit à l’âme. […] Je pense que mes nuits et mes jours seront changés, et je n’y puis penser sans peine.

23. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

Merci de m’avoir logé et nourri tout un jour si honnêtement, comme vous avez fait ; le bon Dieu prendra bien soin de la nuit. […] Je me décidai plutôt à rouvrir les yeux et à prier et à pleurer, toute la nuit, au pied du lit, le front sur la zampogne et les mains jointes sur mon front brûlant. […] Et je pleurai encore, muette, devant la lucarne où il n’entrait plus du dehors que la sombre et silencieuse nuit. […] je leur portais envie ; oui, j’aurais voulu être oiseau de nuit pour pouvoir déployer mes ailes sur ce gouffre et jeter mes cris en liberté dans ce silence ! […] Fior d’Aliza ne s’aperçut même pas de ma réflexion : elle était toute à son émotion désespérée pendant la nuit de silence qui lui avait duré un siècle.

24. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin »

— J’achève, en regardant la nuit, cette première veillée de bivouac. […] C’est ainsi encore qu’en plein désert, durant une nuit caniculaire, il dira : « L’heure était si belle, la nuit si tranquille, un si calmant éclat descendait des étoiles, il y avait tant de bien-être à se sentir vivre et penser dans un tel accord de sensations et de rêves, que je ne me rappelle pas avoir été plus satisfait de ma vie… » Un si calmant éclat, voilà encore un effet moral qui devient une nuance pittoresque, et la beauté du son, sa largeur, s’y joint pour compléter l’impression. […] Lucrèce avait dit de même en parlant des astres, mais dans une intention de terreur plutôt que de douceur et de paix : Et noctis signa severa… Severa silentia noctis…, le dur éclat des étoiles, l’austère silence de la nuit. […] La nuit vient ici comme un évanouissement. » Mais enfin il atteint le but, il est à El-Aghouat, la ville du désert. […] Peu après, on vient la relever, car ce poste n’est gardé que la nuit.

/ 1823