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18. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1865 » pp. 239-332

Là-dessus un comique, en habit noir, a mimé quelque chose ressemblant à la danse de Saint-Guy de l’idiotisme. […] Ces hommes noirs ont je ne sais quelle laideur d’horribles masques antiques, dans un greffe. […] Il a une veste et une culotte en velours noir, un gilet blanc, des bas rouges. […] C’est la princesse en déshabillé, qui se sauve avec deux femmes en noir. Ces deux femmes en noir étaient la princesse Murat et sa fille Anna, dont la mère venait annoncer le mariage avec le jeune duc de Mouchy.

19. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Gustave D’Alaux »

Gustave d’Alaux a de la force dans la raison, et il l’a bien prouvé en peignant sobrement le monde noir, ce monde que l’imagination conçoit seule, et qui emporterait, le mors aux dents, tout écrivain de quelque pente vers la fantaisie. […] III Et c’est ici la solution définitive et suprême d’une question, de l’inévitable question qu’un livre qui touche par un bout ou par un autre à l’histoire du monde noir soulèvera toujours. […] C’est un de ces nègres vulgaires, comme tant d’autres chefs d’un instant de la barbarie noire, et qui n’a dû son élévation qu’à de chétives circonstances de taille avec sa petitesse, et, depuis, aux passions qui, comme celles des masses, ont une manière de faire des chefs de certains hommes qu’elles poussent devant elles en attendant qu’elles leur passent par-dessus. […] Gustave d’Alaux a justement saisi et marqué ce qui fait l’ascendant actuel de Soulouque sur la société de noirs, de mulâtres et de sang-mêlés qu’il gouverne, si cela peut s’appeler gouverner. […] Comment a-t-il pu écrire, même dans une préface, que le despotisme de la majorité noire était une transition nécessaire, et que si la crise était actuellement plus violente, c’était tant mieux ?

20. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

C’est une pensionnaire des Incurables, chargée de 80 ans, dont on ne voit sous sa capuce noire et son abat-jour qu’un nez camard et un peu de peau blême. […] Le jour tombe, et le résumé du président sort de sa bouche édentée, comme d’un trou noir. […] Son voile noir relevé sous son pauvre vieux chapeau laisse voir sa face mourante, ses yeux vaguement errants sur le va-et-vient des vivants qui la croisent. […] »… Chez lord Hertford la méchanceté noire de sa famille et la haine de l’humanité. […] * * * — Elles sont bien noires les pensées des nuits blanches !

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