Ces généralités concernent l’épopée essentiellement héroïque dont le ton est partout noble et grave : le poème héroï-comique, dont le ton se varie, n’exige pas de si hauts sujets. […] L’héroï-comique est, de même, le récit en vers d’une action merveilleuse, mais tour à tour noble, gaie, grave, et légère. […] Osera-t-on l’annoncer d’un ton inspiré sans s’être rendu quelque muse ou quelque dieu favorable par une noble invocation ? […] L’épopée héroï-comique, ainsi que son titre l’annonce, se varie au gré de l’esprit du poète, et passe alternativement du ton noble au ton badin, selon que le demande l’action racontée. […] Elle doit être grande et noble dans l’épopée héroïque, c’est-à-dire intéresser les nations et toucher les plus hauts sentiments.
Comme Froissart et mieux que Froissart, il a pu peindre les châteaux des nobles, leurs entretiens, leurs amours, même quelque chose d’autre, et leur plaire par leur portrait. […] Au dix-huitième siècle, second âge de la monarchie absolue, on vit d’un côté les pompons et les coupoles enguirlandées, de l’autre les jolis vers de société, les romans musqués et égrillards remplacer les lignes sévères et les écrits nobles. […] Les nobles et les dames du temps retrouvaient ici leurs mascarades et leurs tournois. […] Il entre, et, dans une haute salle lambrissée d’or, bosselée de perles, sur un trône d’escarboucle, il voit assise une femme, « une grande et noble reine », parmi une multitude infinie de hérauts, dont les surtouts brodés portent les armoiries des plus fameux chevaliers du monde, au son des instruments et de la mélodie céleste que font Calliope et ses sœurs. […] C’est la noble vie du paganisme héroïque et de la Grèce heureuse qui apparaît chez Homère.
Louis XIV, en pensionnant les gens de lettres sur sa cassette, les enleva à la clientèle des nobles. […] Tout, dans ce prince, sa marche, son port, sa contenance, tout, jusqu’au moindre geste, était mesuré, décent, noble, grand, majestueux, et toutefois très naturel194. […] A aucune époque l’amour n’a été mieux peint, ni sous des traits plus nobles et plus touchants. […] L’assiduité aux sermons était à la fois un devoir de religion et le plus noble des plaisirs de l’esprit. […] Il est vrai que la mort parut choisir, tout exprès, les plus nobles têtes, pour fournir matière à cette éloquence sans exemple dans l’histoire des lettres.