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560. (1903) La renaissance classique pp. -

Les bêtes elles-mêmes ont dans ces œuvres étranges plus d’importance que lui, étant plus voisines de la nature. […] Nous disons « la vie » et non plus la « réalité » ou la « nature ». […] En ce sens, la race est, autant qu’une œuvre de nature, une œuvre d’art et une œuvre de moralité. […] Il faut croire que la nature du menuisier de Nancy était d’une autre trempe que celle de l’horloger de Genève. […] Mais si l’homme a disparu, la nature disciplinée par lui porte toujours son empreinte.

561. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Elles nous avaient cependant promis de nous expliquer, ou de nous révéler notre nature ; et, de la connaissance de notre nature, devait suivre celle de notre destinée, puisqu’en effet c’est sa destinée qui détermine la vraie nature d’un être10. […] Si la nature est immorale, elle l’est en nous comme en dehors de nous. […] Ce qui revient à dire, sans métaphore, que la volonté ne se détermine qu’en se dégageant de la nature. […] La détermination de notre vraie nature dépend donc étroitement de la connaissance de notre destinée. Si nous connaissions notre destinée, nous connaîtrions assurément notre nature, mais si nous connaissions entièrement notre nature, au contraire, nous ne connaîtrions pas nécessairement notre destinée.

562. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Il faut une spéciale faveur du ciel, et ensemble une grande et généreuse force et fermeté de nature, pour remarquer l’erreur commune que personne ne sent, s’aviser de ce de quoi personne ne s’avise, et se résoudre à tout autrement que les autres. […] Prud’homie parfaite, selon lui, a pour fondement « un esprit universel, galant, libre, ouvert et généreux, un esprit voyant partout, s’égayant par toute l’étendue belle et universelle du monde et de la nature ». […] Le ressort de cette prud’homie, « c’est la loi de nature, c’est-à-dire, l’équité et raison universelle qui luit et éclaire en un chacun de nous. […] C’est ainsi qu’en d’autres passages, il présente la philosophie comme l’aînée de la théologie, de même que la nature est l’aînée de la grâce ; ce qui ne peut être dit raisonnablement que d’une philosophie capable d’atteindre d’elle-même, et par une pleine vue, à des principes que la théologie viendrait ensuite confirmer ou couronner. […] En retraçant un portrait du parfait souverain en ces belles années de Henri IV, il semble quelquefois dessiner d’après nature, mais il laisse aux lecteurs les applications à faire, et il ne le dit pas.

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