Il est le symbole de l’individu, comme la langue est le symbole de la nation qui la parle, et nulle image n’est plus fidèle.
Quoi qu’il en soit, Charles Perrault était lié avec un parent de Colbert, qui avait occupé plusieurs places importantes, mais dont les places ne faisaient pas tout le mérite : il avait encore celui d’aimer les arts avec passion, de s’intéresser à leurs progrès, comme un courtisan s’intéresse à sa fortune ; et surtout il avait l’enthousiasme de son siècle et de sa nation.
Devant le char du jeune triomphateur les factions demeuraient enchaînées, et les beaux-arts, amis de la paix, semblaient aspirer à l’honneur d’offrir à la nation des succès épurés par le goût. […] Cependant, après la défaite de Paris, une flèche indiscrètement lancée rallume la guerre ; tant il est difficile à deux nations rivales de s’accorder tant qu’elles ont la force de combattre ! […] Pour quoi admirera-t-on un prince, si ce n’est pour avoir fait le bonheur de sa nation, surtout si cette nation est l’univers ? […] Est-ce donc en faveur des faiblesses les plus coupables et des folies les plus humiliantes qu’il convient d’intéresser la nation ? […] C’étaient les tragédies du moment où elles sont nées ; elles flattaient alors l’effervescence d’une nation égarée ; elles enflammaient tous les esprits faux.