Toutefois, il n’est pas convenable qu’elle l’étale en public. « Et, pour cette raison, dit Vivès, j’approuve assez l’usage de plusieurs nations, où l’on paye des femmes pour suivre le corps du mari défunt et pour faire publiquement les exclamations et les regrets que pourroit faire la veuve. » La femme sans mari est comme un enfant sans maître, un bateau sans pilote et un cheval sans bride.
Il est trop évident qu’elle fait sa matière des intérêts les plus généraux et les plus durables de l’humanité, de ceux qui ne passent point avec les générations, ou qui survivent aux nations elles-mêmes.
De là ces formules : « Si jamais quelque artiste s’empare des seuls ornements convenables au temps, au sujet, à la nation, ceux qui viennent après lui trouveront la carrière remplie » ; et encore : « Il ne faut pas croire que les grandes passions tragiques et les grands sentiments puissent se varier à l’infini d’une manière neuve ou frappante » ; et enfin : « On est réduit ou à s’imiter ou à s’égarer ».