Villehardouin décrit peu ; le genre descriptif n’était point inventé alors parmi nous, et le vieux croisé est le contraire de cette brillante et habile jeunesse née de Chateaubriand, qui en sait dire encore plus long qu’elle n’en pense sur tout sujetp : lui, il en dit encore moins qu’il ne sent. […] toi qui es un fleuve grec, toi dont les eaux coulent si douces à travers les mers, vraie merveille en tout, fleuve né d’une flamme d’amour, ne va pas transmettre les désastres des Grecs aux Barbares de la Sicile ; ne leur révèle pas tout ce que les armées des leurs ont fait de grandement cruel en Grèce contre les Grecs, de peur qu’ils n’instituent des danses, qu’ils ne chantent des hymnes de triomphe, et que des ennemis plus nombreux n’accourent à nos rivages. […] On était trop prompt, au xiiie siècle et depuis, à tout refuser en fait de Muses et de Grâces à ceux qui étaient nés par-delà certaines rivières et certains monts : « Ne me parlez point, écrivait à l’un de ses amis de Paris Paul-Louis Courier devenu Grec et Romain en 1812, ne me parlez point de vos environs ; voulez-vous comparer Albano et Gonesse, Tivoli et Saint-Ouen ?
Il y a des âmes nées guerrières ; elles le sont par l’instinct qui les pousse aux périls, par les ressources de génie qu’elles y trouvent, et les talents, chaque fois imprévus, qu’elles y déploient, comme par l’ardeur croissante dont elles s’y enflamment ; elles le sont aussi, pendant et après l’action, par l’expression et par la parole. […] Montluc a oublié de nous dire la date et le lieu précis de sa naissance ; il dut naître dans les premières années du xvie siècle et vers 1503. […] Corne, ancien avoué, qui s’est occupé de recherches historiques concernant la famille et la généalogie des Montluc, m’écrit de Condom que Blaise de Monluc (ainsi lui-même signait-il, et non pas Montluc), est né, selon toute vraisemblance, non à Condom, mais dans l’arrondissement de cette ville, à Sainte-Gemme, lieu situé dans la commune du Saint-Puy, canton de Valence.
Ce qui caractérise cette pièce à nos yeux, c’est, je le répète, qu’elle est née d’un souffle, qu’elle est bien venue et tout d’un jet. […] — Apportez le bien-être ; De la grande famille acquittez la rançon ; Au joug des ateliers l’enfant ne doit plus naître, Et le beau lis éclos des larmes du gazon, La vierge, qu’au travail comme un bœuf ou attelle, La vierge, en fredonnant, doit tisser la dentelle, Et briller dans son charme au seuil de la maison. […] C’est l’histoire d’un enthousiasme romanesque pour un beau chanteur qu’on croit né prince, une erreur d’imagination dans l’amour.