Il a découvert et décrit tout ce réseau subtil de sentiments entre-croisés qui forme l’unité apparente du sentiment ; il a noté toutes ces petites nuances, ces imperceptibles mouvements qui en indiquent les états passagers et les degrés successifs. […] Il réclame plus de vérité : il demande la continuité de l’action et du mouvement scénique, la suppression des tirades, des mots d’auteur, le développement minutieux et progressif des sentiments, l’exactitude du décor, et le naturel de la déclamation.
Hugo apparaîtra aussi dans les trois recueils : on y verra comment les mots sonores se groupent en vers expressifs, avec quelle science la distribution des coupes dans le vers, l’ordonnance des strophes ou des parties dans la pièce règlent le mouvement, selon la nature du sentiment ou de la pensée, avec quelle justesse se fait presque toujours l’adaptation d’une certaine structure métrique au caractère du sujet. […] Hugo, la poésie se transforme et suit le mouvement général de la littérature.
Tout ce que je puis dire, c’est qu’il a, en général, plus de clarté, de belle ordonnance dialectique, de mouvement et de force (avec un peu d’enflure quelquefois), que d’onction, de pénétration, de délicatesse et de pathétique. […] On y pourrait, à la rigueur, discerner un double mouvement.