L’écrivain meurt en corrigeant ses épreuves ; le soldat s’enveloppe dans son drapeau ; Paillet demande sa robe d’avocat pour dernier linceul. […] Chacun meurt dans son élément.
Un ancien poète aurait dit d’elle : « Ils sont favorisés des Dieux ceux qui meurent ainsi. » II. […] Plus heureux dans les camps, l’on nous croit : leur entrée Aux plaintes des proscrits n’a point été livrée… Ainsi ces Girondins, qui osaient combattre les Jacobins et mourir, n’osaient sortir de la phraséologie fade et plate en poésie.
Des deux frères qui étaient dans l’armée en même temps que lui, l’un mourut au siège de Lille en 1667 ; l’autre appelé Croisilles, avec qui il resta lié de tout temps d’une étroite tendresse, était capitaine au régiment des gardes ; retiré du métier des armes pour cause de santé et à la suite de blessures, il devint le tendre ami de Fénelon et paraît avoir été doué de toutes les délicatesses morales ; il refusa d’être sous-gouverneur du duc de Bourgogne. […] Il y en a qui s’amollissent en avançant dans la vie et se corrompent par le repos ou par les honneurs : lui, il resta intègre jusqu’au dernier jour, et si la sagesse était née avec lui, on peut dire que sa vertu ne parut jamais plus pure qu’au sortir de l’action et dans ces années de retraite où il se disposait à mourir.