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1365. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

— « L’épi naissant mûrit de la faux respecté ; Sans crainte du pressoir, le pampre tout l’été         Boit les doux présents de l’aurore ; Et moi, comme lui belle, et jeune comme lui, Quoi que l’heure présente ait de trouble et d’ennui,         Je ne veux pas mourir encore. […] Est-ce à moi de mourir ? […] Pour moi Palès encore a des asiles verts, Les Amours des baisers, les Muses des concerts ;         Je ne veux pas mourir encore. » — Ainsi, triste et captif, ma lyre toutefois S’éveillait, écoutant ces plaintes, cette voix,         Ces vœux d’une jeune captive ; Et secouant le joug de mes jours languissants, Aux douces lois des vers je pliais les accents         De sa bouche aimable et naïve.

1366. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Aux précaires tiédeurs de la trompeuse automne, Dans l’oblique rayon le moucheron foisonne, Prêt à mourir d’un souffle à son premier frisson ; Et sur le seuil désert de la ruche engourdie, Quelque abeille en retard qui sort et qui mendie, Rentre lourde de miel dans sa chaude prison. […] De la solitaire demeure Une ombre lourde d’heure en heure Se détache sur le gazon : Et cette ombre, couchée et morte, Est la seule chose qui sorte Tout le jour de cette maison ! […] car je crois que vous êtes le plus vieux de la vallée. » — « J’ai quatre-vingts ans », me répondit le vieillard. « Ma femme, la Madeleine, est morte il y a sept ans ; elle était bien plus jeune que moi.

1367. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Émile Zola »

Si ce charmant mouvement intellectuel continue, la Littérature française a chance de mourir asphyxiée derrière la porte infecte du cabinet d’Héliogabale. […] Le prêtre, autrefois, vivait de l’autel, et il n’existait que par l’autel, mais à présent l’autel doit mourir par le prêtre… Et voilà pourquoi le prêtre, haï et méprisé, et dont on ne devrait même plus parler si les religions étaient — comme ils le disent — finies, tient tant de place dans l’irréligieuse littérature de ce temps. […] et la Chloé, une fille, élevée comme une femelle, et qui meurt enceinte de ses œuvres.

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