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1919. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

En un mot, il n’y a rien de romanesque dans ces pages ; ce sont des études sérieuses et impartiales qui nous initient fidèlement aux habitudes et au caractère du peuple. […] Je vais le lui expliquer en peu de mots. […] — Mon mari. — Je remarquai qu’à ces mots Jermolaï avait comprimé un sourire. — Mon maître, continua Arina. […] À ces mots la petite fille baissa les yeux. […] À ces mots la petite fille, qui était restée couchée, se releva avec vivacité.

1920. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Saint-Marc Girardin, lui aussi, à qui d’ordinaire ce mot de passion semble faire peur, ou qui du moins aime à se jouer en en parlant, a compris que c’était là ou jamais le cas de se déclarer, que c’était une passion par raison, tout pour le bon motif et pour l’ordre, pour l’étroite morale et la juste discipline : dans une suite de charmants articles il a pris rang à son tour parmi ceux qui occupent en propre un de ces beaux noms de femmes d’autrefois, qui s’en emparent et portent désormais couleurs et bannière de chevaliers. — Et vous donc qui parlez, me dira quelqu’un, où avez-vous planté votre drapeau ? […] Elles n’ont qu’un mot, ces terribles nièces, un premier cri pour déplorer la mort de leur cher oncle, et ce cri du cœur est toute une oraison funèbre : Il est crevé ! […] Un seul mot encore auparavant. […] Lord Chesterfield écrivait, en janvier 1750, à son fils, qu’il voulait former au parfait bon ton, et dont l’étoffe était si rebelle : Lorsque vous voyez qu’un homme est universellement reconnu pour agréable, bien élevé, aimable, en un mot pour un parfait gentilhomme, tel, par exemple, que le duc de Nivernais, examinez-le, suivez-le avec soin, remarquez de quel air il s’adresse à ses supérieurs, sur quel ton il est avec ses égaux et comment il traite ses inférieurs. […] Il y apporta mieux que le zèle et l’adresse de l’homme de cour, il y mit (pour me servir d’un mot qu’il employait déjà volontiers) la chaleur d’un citoyen.

1921. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

C’est à ce titre qu’elle est efficace et populaire ; car, sauf pour une élite imperceptible, une pure idée n’est qu’un mot vide, et la vérité, pour devenir sensible, est obligée de revêtir un corps. […] Dans un salon il se trouve gêné416 ; il ne sait pas causer, être aimable ; il n’a de jolis mots qu’après coup, sur l’escalier ; il se tait d’un air maussade ou dit des balourdises, et ne se sauve de la maladresse que par des boutades de rustre ou des sentences de cuistre. […] — L’essieu de sa chaise vient-il à se rompre, tout vole à son secours. — Fait-on du bruit à sa porte, il dit un mot et tout se tait. — La foule l’incommode-t-elle, il fait un signe et tout se range. — Un charretier se trouve-t-il sur son passage, ses gens sont prêts à l’assommer, et cinquante honnêtes piétons seraient plutôt écrasés qu’un faquin retardé dans son équipage. — Tous ces égards ne lui coûtent pas un sol ; ils sont le droit de l’homme riche, et non le prix de la richesse. — Que le tableau du pauvre est différent ! […] En un mot, toute assistance gratuite le fuit au besoin, précisément parce qu’il n’a pas de quoi la payer. Mais je le tiens pour un homme perdu, s’il a le malheur d’avoir l’âme honnête, une fille aimable et un puissant voisin. — Résumons en quatre mots le pacte social des deux états : Vous avez besoin de moi, car je suis riche et vous êtes pauvre : faisons donc un accord entre nous ; je permettrai que vous ayez l’honneur de me servir, à condition que vous me donnerez le peu qui vous reste pour la peine que je prends de vous commander.

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