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1660. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VI. Jean-Baptiste  Voyage de Jésus vers Jean et son séjour au désert de Judée  Il adopte le baptême de Jean. »

Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’il prêchait avec beaucoup de force contre les mêmes adversaires que Jésus, contre les prêtres riches, les pharisiens, les docteurs, le judaïsme officiel en un mot, et que, comme Jésus, il était surtout accueilli par les classes méprisées 305. […] Josèphe, qui le toucha presque par son maître Banou, le laisse entendre à mots couverts 308, et la catastrophe qui mit fin à ses jours semble le supposer. […] Quand il recommença à prêcher après l’arrestation de Jean, les premiers mots qu’on lui met à la bouche ne sont que la répétition d’une des phrases familières au baptiste 315. […] Les deux mots ont, du reste, des significations analogues et semblent indiquer un endroit où il y avait un bac pour passer la rivière.

1661. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XV. Commencement de la légende de Jésus  Idée qu’il a lui-même de son rôle surnaturel. »

Le mot « fils » a, dans les langues sémitiques et dans la langue du Nouveau Testament, les sens les plus larges 700. […] Le titre de « Fils de Dieu », ou simplement de « Fils 704 », devint ainsi pour Jésus un titre analogue à « Fils de l’homme » et, comme celui-ci, synonyme de « Messie », à la seule différence qu’il s’appelait lui-même « Fils de l’homme » et qu’il ne semble pas avoir fait le même usage du mot « Fils de Dieu 705. » Le titre de Fils de l’homme exprimait sa qualité de juge ; celui de Fils de Dieu sa participation aux desseins suprêmes et sa puissance. […] Mais il faut remarquer que ces mots de « surhumain » et de « surnaturel », empruntés à notre théologie mesquine, n’avaient pas de sens dans la haute conscience religieuse de Jésus. […] Bonne foi et imposture sont des mots qui, dans notre conscience rigide, s’opposent comme deux termes inconciliables.

1662. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Jules Janin » pp. 137-154

Je ne veux que rétablir le sens des choses et des mots. […] Ce succès y éclata comme une fusée, dès les premiers mots qu’il y écrivit, en cette pétulante et éblouissante manière qui se révélait, et qui trancha, comme un joyeux et brillant arc-en-ciel, sur la manière correcte et sévère de Geoffroy. […] Ici, le mot de Figaro-Beaumarchais n’est plus une moquerie : Ce fut un danseur qu’on obtint ! […] À l’heure de la vie où l’on est frivole et où l’homme tient à relever ses avantages extérieurs par les soins de la mise et les détails de la toilette, à une époque où tant de gens de lettres affectaient d’être des Beaux, parmi les de Musset, les Roger de Beauvoir, les Roqueplan, les Sue, qui furent des dandies, des gants jaunes, des furieux (un mot du jargon de la mode du temps), Janin, très à la mode par l’esprit et par le talent et très en vue, Jules Janin, qui n’était pas sans beauté alors, ne pensait point à la faire valoir, cette beauté, par les ressources que la mode offre à la coquetterie.

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