Saint-Évremond serait assez d’accord avec Pascal sur l’état moral de l’homme, en ce sens qu’il y voit des contradictions de mille sortes, mais il ne s’en inquiète pas autrement ; il se plaît à l’indifférence, à la nonchalance. […] On a dans cette lettre tout un tableau de l’esprit d’un homme distingué, à le suivre dans ses goûts, dans ses lectures et dans les entretiens de l’amitié : c’est tout un inventaire moral.
Les parties moins délicates au moral lui reviennent mieux. […] Ou elles se mettent simplement, en comprenant que leur charme est tout moral ; ou elles savent faire oublier la disgrâce de leurs proportions par une sorte d’élégance dans les détails qui divertit le regard et occupe l’esprit. » Il est impossible de plus délicatement observer et de mieux dire.
Mais les idées morales, religieuses, chrétiennes, eurent toujours le pas dans son esprit sur les opinions purement littéraires. […] Le vif seul des observations morales, ou le touchant des prières qui terminent, ressortent par instants.