Sans croire, comme certains philosophes, que la nature partage également bien tous ses enfans, il est pourtant certain que c’est l’éducation qui met, entre un homme et un autre, l’énorme différence qui s’y trouve quelquefois : c’est d’ailleurs une opinion qu’on ne saurait trop répandre, parce qu’elle est le meilleur moyen d’encourager les réformes que l’on peut faire dans l’éducation, réformes sans lesquelles il est impossible de changer les fausses opinions et les mauvaises mœurs.
Si la polygamie existe en Orient, nous avons certainement quelque chose de plus mauvais en Amérique et même en Europe, dans les pays où le divorce introduit dans la loi et faisant sa place dans les mœurs, le divorce qui livre la femme au plus offrant et dernier enchérisseur, tout le temps qu’elle est belle, produit nécessairement la polyandrie.
Lorsqu’il les écrivait de ce style ferme, clair et sensé, que nous aimons à retrouver sous sa plume comme la preuve de la solidité du génie occidental que les mœurs stupéfiantes de l’hypertrophique Orient n’ont pu émousser, il se constituait à l’avance, puisqu’il pensait à écrire l’histoire, une grande autorité comme historien.