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453. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

« La vie organique s’exprime directement par les besoins et appétits, matière de la vie affective ; la vie animale, par les sensations, matière de la vie intellectuelle. » Notre intelligence est le déploiement éclatant et sonore des forces profondes et sourdes de notre vie sensationnelle. […] Il y a un être qui est esprit, force et matière, et esprit, force et matière ne se distribuant pas en une dualité ou en une trinité. […] Il y avait deux ou trois volumes différents et se faisant suite, à écrire sur les matières que M.  […] Les Grecs, comme matière d’art prenaient leurs mythes nationaux et leurs légendes nationales. […] Dans cette matière plastique douée du pouvoir de se modifier, altérer et transformer elle-même, M. 

454. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

Qu’on ait trouvé à Juilly, dans les tiroirs des anciens oratoriens, quelques cahiers contenant des extraits de Spinosa, matière de curiosité ou de réfutation peut-être, cela est moins parlant, moins significatif que ce qui se passait à voix basse dans le jardin, à l’ombre du marronnier d’Houbigant, autour du doux vieillard Dotteville. […] Combien donc sont à déplorer les dissensions cruelles auxquelles l’inévitable diversité de ces signes a servi de cause ou de prétexte, et qu’il semble aisé de comprendre qu’en de telles matières le plus sûr moyen d’être équitable et raisonnable, c’est d’être fort tolérant !  […] Daunou restait en deçà ; il était sceptique en ces matières, à la façon de Gabriel Naudé, et suivait volontiers, comme lui, l’axiome des jurisconsultes : Idem judicium de is quæ non sunt et que non apparent. […] Du moins, l’art d’écrire s’est appliqué à beaucoup de matières et à des sujets plus importants. […] Quant à leurs opinions politiques, je les ignore tout à fait, n’ayant jamais eu avec eux, depuis 11 ans, d’entretien sur ces matières.

455. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Et, lamentable résultat, cette philosophie qu’il avait la furie d’avoir, cette philosophie qui commence par le naturalisme grossier du Supplément au voyage de Bougainville pour finir au cynisme infect du Rêve de d’Alembert, a un dernier mot qui n’est pas une cochonnerie, et c’est le mot du scepticisme : « Je ne sais pas », le mot triste, incertain, inquiet, mais vengeur, de tous ces rogues négateurs de la spiritualité humaine, qui sentent la matière, dont ils se croyaient sûrs, trembler dans leur main. […] Il n’a pas non plus, quand il est cynique, le cynisme grandiose et titanesque de Rabelais, ce Michel-Ange de l’ordure, qui sculptait si superbement dans une matière que je ne nommerai pas, comme s’il eût sculpté dans de l’or. […] Son éditeur d’aujourd’hui, idolâtre comme tous les éditeurs, ne l’est pas trop quand il dit de lui qu’en matière d’art il avait l’amour du beau et de la bonne foi. […] Il est ridicule, mais il n’en est pas moins odieux, le déiste avec et chez Shaftesbury, qui dit ailleurs, cent fois, que « la matière s’est organisée d’elle-même, et que tout l’ordre moral est soumis à la matière ». Vœux atroces, — pudeur, préjugé, — inceste, chose indifférente, — déisme et matière organisée d’elle-même, — ce sont les propres expressions de Villemain, qui n’est pas catholique comme moi.

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