Le monde se compose d’esprit et de matière. Or, est-ce la matière qui essayera une rébellion ? […] La matière même, en tant que substance, est « illusion métaphysique ». […] Et les coulées jonchent le sol, et il faut mettre en œuvre cette matière, la refondre, l’épurer. […] Debout, il est rare qu’il entre de suite en matière.
Matisse se distingue des uns et des autres : il puise dans la réalité la matière de spéculations picturales. […] Rouault prend de la matière pour l’y fixer, tandis qu’elle bondit. […] Mais la matière résiste ; elle est toute pleine de prédispositions confuses, d’exigences mal avouées. […] La matière invoque le secours de l’esprit : « Et voici que la vie a tressailli dans son sein. […] La matière de chaque œuvre, c’est un monde invisible de sentiments, un moment de la conscience.
René Peter au public, se demande « si la prose, le plus beau de tous les langages, le style polymorphe par excellence, n’eût point été entre ses mains une matière plus précieuse encore » que le vers libre.