Il le finit, ou il le fit finir par une main inconnue, et je fus très-étonné, en arrivant de Naples, de le lire tout autrement conçu et autrement rédigé qu’il n’était dans mon esprit et signé de moi. […] Le livre était resté dans les mains d’un éditeur qui n’a pas attendu mon retour, et j’ai été obligé de consentir à sa publication telle quelle. — Ainsi, lui répliquai-je avec un peu d’amertume, des convenances de librairie vont être la cause que la société aura reçu par votre génie un des coups les plus mortels que vous puissiez lui porter ! […] Elle ne vint point quand j’entrai me flairer et me caresser gaiement, comme d’ordinaire, mais en regardant pleurer sa maîtresse à côté du berceau vide de son enfant, elle posa la tête sur les genoux de la pauvre mère, et en contemplant le berceau, elle se mit elle-même à verser de grosses larmes qui mouillèrent mes mains étonnées. […] Aubry-Foucault ; il a essayé de tout et tout s’est brisé dans sa main ; il est depuis six mois abandonné de tout le monde, excepté de ma femme qui lui raccommode ses habits, et de moi qui lui fais partager mon pauvre repas, et de temps en temps les misérables économies que je tiens de son respectable père. — Et n’y a-t-il personne qui s’intéresse à lui et qui vous aide ? […] Mais j’ai un généreux ami à Paris dont je puis emprunter la main pour recommander le fils de M. de Genoude, si dévoué à la légitimité, à son dernier survivant en Europe.
Hugo se pique d’être « utile », de répandre sur les cœurs à pleines mains la pitié et la générosité, comme le prêtre verse sur les têtes ses bénédictions : bénir efficacement, n’est-ce pas avant tout rendre meilleur ? […] C’est à l’amour, selon Vigny, et non à la nature qu’il faut demander quelque adoucissement de nos maux : Sur mon cœur déchiré viens poser ta main Ne me laisse pure, jamais seul avec la nature, Car je la connais trop pour n’en pas avoir peur. […] Oui, sans doute, tout meurt ; ce monde est un grand rêve, Et le peu de bonheur qui nous vient en chemin, Nous n’avons pas plutôt ce roseau dans la main, Que le vent nous l’enlève. […] Tout mourait autour d’eux, l’oiseau dans le feuillage, La fleur entre leurs mains, l’insecte sous leurs pieds, La source desséchée où vacillait l’image De leurs traits oubliés ; Et sur tous ces débris joignant leurs mains d’argile, Etourdis des éclairs d’un instant de plaisir, Ils croyaient échapper à cet être immobile Qui regarde mourir 91. […] Nous naissons tous ce que nous sommes : Dieu de ses mains sacre des hommes Dans les ténèbres des berceaux ; Son effrayant doigt invisible Ecrit sous leur crâne la bible Des arbres, des monts et des eaux.
Schiller, pour se rapprocher du goût de son siècle, avait cru devoir diviser le chœur en deux moitiés, dont chacune était composée des partisans des deux héros, qui, dans sa pièce, se disputent la main d’une femme. […] Le paysan suisse attend son ennemi, tenant en main l’arc et les flèches qui, après avoir servi l’amour paternel, doivent maintenant servir la vengeance. […] Ses mains, encore pures, frémissent d’avoir à se rougir même du sang d’un coupable. […] Wallstein tient en main les fragments de cette chaîne brisée. […] Le héros est plus dans la main du poëte qui s’est affranchi du passé ; mais il y a peut-être aussi une couleur un peu moins réelle, parce que l’art ne peut jamais suppléer entièrement à la vérité, et que le spectateur, lors même qu’il ignore la liberté que l’auteur a prise, est averti, par je ne sais quel instinct, que ce n’est pas un personnage historique, mais un héros factice, une créature d’invention qu’on lui présente.