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1707. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet (suite.) »

Le tort de l’abbé est dans la sauce qu’il y a mise, que surtout il y a fait mettre de toutes mains par ses amis, et qui jamais ne lui semblait d’un ragoût philosophique assez relevé. […] J’en ai vu l’état et le prix entre les mains de M.  […] Un jour, à Verberie, comme il arrivait, selon son habitude, portant à la main un paquet très sommaire enveloppé dans un mouchoir de couleur, Chabanon qui, de la fenêtre, le voyait venir, lui cria : « L’abbé, tu arrives avec ton bagage ; tu viens donc ici pour trois ans ? 

1708. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Comment eût-il pu d’ailleurs improviser en ce sens une influence respectable et forte avec les instruments muets, et la veille encore serviles, qu’il avait sous la main ? […] Comprendre une situation, recueillir les influences éparses autour de lui et les diriger vers un point auquel il était de leur intérêt d’arriver, c’était là son talent particulier, Mais soutenir une lutte longue et prolongée, intimider et dominer les partis en lutte, cela dépassait la mesure de ses facultés, ou plutôt de son tempérament calme et froid31. » Il fut heureux d’échapper le plus tôt possible aux ennuis de sa situation à l’intérieur en prenant en main le jeu diplomatique et en allant représenter la France au congrès de Vienne. […] Ce qui malheureusement n’est pas moins certain, c’est qu’il ne perdit pas l’occasion non plus de reprendre sous main ses habitudes de trafics et marchés : 6 millions lui furent promis par les Bourbons de Naples pour favoriser leur restauration, et l’on a su les circonstances assez particulières et assez piquantes qui en accompagnèrent le payement32.

1709. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [III] »

Votre Excellence m’obligera très particulièrement si elle veut bien prendre quelque intérêt au succès de cette demande. » Et dans une note de la main de Clarke : « L’Empereur a accordé cette demande pt m’a donné ses ordres verbalement à ce sujet. […] Dans un rapport du ministre Glarke à l’Empereur, du 17 novembre 1809, il est dit : « Le maréchal duc d’Elchingen demande que l’adjudant-commandant Jomini, chef d’état major du 6e corps de l’armée d’Espagne, reçoive une autre destination. » Et de la main même de l’Empereur, se lit cette annotation au rapport (je copie textuellement) : «  L’employer avec Berthier (une rature), le duc d’Auerstædt (une rature), Berthier. » On suit les indécisions de l’Empereur ; sa plume hésite, et après avoir biffé Berthier, il y revient. […] Dès le 29 juin 1810, le prince Berthier prévenait le ministre Clarke que « par décision de la veille l’Empereur avait accordé à M. l’adjudant-commandant (Berthier a effacé de sa main le titre de colonel) baron de Jomini un congé de six mois pour soigner sa santé dans ses foyers. » C’est de là, de la ville d’Aarau, que Jomini adressait à cet ami, le baron Monnier, les lettres suivantes où ses fluctuations et son orage intérieurs apparaissent à nu : « Aarau, 15 octobre 1810.

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