. — Approchez donc, signore Maschere, réplique le majordome ; mon maître serait heureux si vous daigniez prendre part à la fête.” […] Des deux côtés de la scène, on voit deux orchestres qui n’attendent qu’un ordre du maître pour donner le signal de la fête. […] “Ma maison est ouverte à tout le monde, ajoute le maître avec l’ostentation d’un grand seigneur, et tout ici invite à la liberté.” […] Rien de ce qui a été fait depuis ne s’approche de ce final incomparable où tous les maîtres ont puisé à larges mains. […] « Maintenant, je suis plus maître de mes sensations, et je me sens en état, mon cher Théodore, de t’indiquer ce que j’ai cru saisir dans l’admirable composition de ce divin maître.
L’avenir jugera ce procédé diplomatique dont Machiavel lui-même eût été étonné : un ambassadeur s’immisçant, à l’abri du droit des gens, dans les affaires du prince auprès de qui il représente l’alliance et l’amitié de son maître ; et cet ambassadeur remplaçant, le soir même de la révolution, le souverain qu’il a éconduit du trône, du palais et du pays ! […] Par la paix avec l’Autriche, il fixe ses victoires en les bornant, il annexe une partie de l’Italie, le Piémont, la Savoie, la Lombardie à la France ; il montre en lui à sa patrie fatiguée de guerres une ère de paix républicaine, un Washington de vingt-sept ans, maître de lui, plus fort de modération que d’élan, plus glorieux que sa gloire ! […] Il en fixait lui-même le salaire au niveau des plus modiques rétributions des maîtres de langue. […] Le plus grand exploit de leurs flottes signala cette époque pour Gênes : leur amiral Spinola anéantit dans le golfe de Gaëte la flotte des Espagnols, et fit prisonnier le roi Alfonse le Magnanime d’Aragon, ses deux frères, l’aîné roi de Navarre, l’autre grand maître de l’ordre militaire de Saint-Jacques, cinq mille marins et toute la noblesse d’Aragon. […] Gênes proteste deux fois par l’insurrection désespérée de ses citoyens contre ses nouveaux maîtres.
Il était désolé de ne pouvoir retarder son départ ; il aurait voulu exposer à son maître les excellentes raisons qui forçaient le Pape à ne pas consentir, et l’impossibilité pour Rome d’agir différemment. […] « Ce fut alors que, d’un air confus et d’un ton embarrassé, il balbutia qu’il ne pouvait nier la vérité de mes paroles et la différence des concordats qu’on proposait à signer ; mais que le premier consul l’avait ainsi ordonné, et lui avait affirmé qu’on est maître de changer tant qu’on n’a point signé. […] Mais il était maître du pape par l’amitié, maître du premier consul par son génie de conciliation. […] Je ne sacrifiais certainement pas mon honneur aux volontés de son maître, auprès duquel il ambitionnait de se faire bien venir. […] Le ministre des cultes ajoutait qu’il ne serait pas en son pouvoir de suspendre les ordres signifiés la veille, de la part du maître.