Il fut le premier et longtemps l’unique maître de ce fils adoré (fils naturel, je le crois), dont l’éducation ainsi resta presque entièrement privée et qui ne parut au collège que dans les classes supérieures. […] Mais ce qui sauva surtout Nodier et le lira hors de pair d’entre tous ces faux modèles secondaires auxquels il faisait trop d’honneur en s’y attachant, et qui ne devaient bientôt plus vivre que par lui, c’est tout simplement le talent, le don, le jeu d’écrire, la faculté et le bonheur d’exprimer et de peindre, une plume riche, facile, gracieuse et vraiment charmante, et le plaisir qu’il y a, quand on en est maître, à laisser courir tout cela. […] Je note encore une admirable description du matin (14 septembre), qui se termine par ces traits de maître : « … Chaque heure qui s’approche amène d’autres scènes. […] On voit par combien de points vifs devaient se toucher d’abord le jeune secrétaire et le vieux maître.
Le style égale souvent celui du Génevois, son modèle et son maître. […] Plusieurs hommes, qui tenaient des places de lui, étaient désignés pour servir la révolution qui devait briser son pouvoir, et il lui importait que désormais tous ses agents se crussent perdus sans ressources, si leur maître était renversé ; enfin, surtout, ce qu’il voulait, au moment de saisir la couronne, c’était d’inspirer une telle terreur que personne ne sût lui résister. […] Il fallait, pour plaire à notre maître, vraiment habile dans l’art de dégrader ce qu’il reste encore d’âmes fières, il fallait que je me déshonorasse pour obtenir mon retour en France, qu’il se moquât de mon zèle à le louer, lui qui n’avait cessé de me persécuter, et que ce zèle ne me servît à rien. […] Peu d’écrivains de cette époque se firent scrupule d’adorer au moins d’une génuflexion et d’un enthousiasme le maître de la force.
Le maître de tout, l’instituteur et le législateur des formes et de l’expression humaine n’est autre que l’instinct, cette révélation sourde, mais impérieuse et pour ainsi dire fatale, de la nature dans notre être et dans tous les êtres. […] Les plus remarquables de ces dialogues sont intitulés en effet d’un titre qui signifie « les Séances, c’est-à-dire : Cours de sagesse dans lesquels les disciples sont assis aux pieds du maître et écoutent sa parole. » D’autres fragments moraux, contenus dans les immenses poèmes indiens, s’appellent le Chant du Seigneur ou du Très-Haut. […] Écoutons le poète épique : « Nala, sous ce nom de Wacouba, choisit, dans les écuries du roi son maître, quatre coursiers aux flancs minces, aux muscles vigoureux, lançant la fumée et le feu par leurs naseaux roses, aux joues larges, au cœur palpitant. — Hé quoi”, lui dit le roi en les voyant, “veux-tu donc tromper mon impatience ? […] S’agitant et se cabrant d’ardeur, ils pressentirent les premiers le retour de leur ancien maître.