Il y avait trop de fleurs, il y avait trop de verdure ; mais le siècle en voulait beaucoup, surtout dans les livres. […] Par tous ces défauts si chers au siècle, autant que par ses beautés si neuves et si bien ménagées, le livre de Bernardin eut, dès le premier instant, un succès d’enthousiasme. […] Cette simple histoire est l’œuvre véritablement immortelle de Bernardin ; elle ne peut se relire sans larmes, ce qui est vrai de si peu de livres admirés en naissant. […] Dès le moment où Virginie s’est sentie agitée d’un mal inconnu et où ses beaux yeux bleus se sont marbrés de noir, nous sommes dans la passion, et ce charmant petit livre que Fontanes mettait un peu trop banalement entre le Télémaque et La Mort d’Abel, je le classerai, moi, entre Daphnis et Chloé et cet immortel IVe livre en l’honneur de Didon. […] Il y mettait la dernière main à son livre des Harmonies, qui ne fut publié qu’après sa mort, en 1814.
Ce soir, chez Sichel, après dîner, il fait des tours à la Houdin, joue du violon, se livre à un tas de pitreries, entremêlées de phrases bourbeuses d’esthétique. […] Mme Commanville nous a parlé du cher mort, de ses derniers instants, de son livre qu’elle croit incomplet d’une dizaine de pages. […] Il s’arrête un moment, et avec un petit rire sarcastique, qui a l’air de moquer tout ce qui sort d’original de sa bouche, il s’écrie : « Oui cela, je veux le dire dans un livre, qui, sur la constitution des sociétés, serait, toute distance gardée, ce qu’est le livre de Laplace, sur la constitution du ciel ! […] * * * — X à Y… — Mon livre est paru, vous le savez ? […] Voici un homme qui remplit le monde de son nom, dont les livres se vendent à cent mille, qui a peut-être de tous les auteurs fait le plus gros bruit de son vivant, eh bien, par cet état maladif, par la tendance hypocondriaque de son esprit, il est plus malheureux, il est plus désolé, il est plus noir, que le plus déshérité des fruits secs.
Depuis longtemps je cherchais autre chose que ce que m’apportaient ces nouveaux livres et celui de Corbière glorieusement ressuscité. […] Si un livre de vers libres ne parut point avant les Palais Nomades, ce n’est point tant la forme que j’en jugeais insuffisante pour être présentée au public que le fond. […] À côté de l’emprise exercée par les livres, il existe toujours, en même temps, des puissances orales. […] Pratiquement, par l’exemple, il orientait contre le naturalisme, et vers l’idée d’une poésie pure ; on ne trouverait point trace de son voisinage chez les meilleurs d’entre nous, à tel ou tel vers, mais peut-être dans des tenues générales d’un livre. […] Nous considérons les strophes incluses en ce volume et dans nos autres livres comme des agencements, utiles momentanément, rendus stricts pour cette seule occasion.