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698. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Gérard de Nerval  »

Des jeunes gens, ainsi que lui sans renommée alors, ayant comme lui toute leur vie devant eux et sans autre existence que l’avenir, se réunirent, un jour, à l’allemande, au fond d’une vieille maison de la vieille rue du Doyenné, maintenant détruite, dans un but d’amusement, de rêverie, d’art facile et de libre littérature. […] qu’enfin Gérard de Nerval ait eu toutes les qualités du cœur, et que des docteurs en pureté, à qui je crois pourtant la manche un peu large, affirment la sienne et fassent de lui — comme disait si drôlement Charles Fourier — le Vestal de la littérature, qu’est-ce que cela fait à la Critique littéraire ?… Pour elle, il ne s’agissait ici que de littérature.

699. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Ce que nous demandons à la littérature, c’est de nous émouvoir. […] À vol d’oiseau voyez-les, sur la littérature de tous les temps ou de tous les pays. […] Quiconque recherche le beau frisson n’a qu’à ouvrir la Littérature anglaise. […] Je ne vois guère dans aucune littérature des analogues d’un pareil tempérament. […] Certes, Marcel Schwob a pris dans la jeune littérature une place grande et méritée.

700. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — I. » pp. 301-321

En musique, en peinture, en littérature, il perça aussitôt d’une veine nouvelle ; il fut surtout un excitateur d’idées. […] Il en veut à mort aux La Harpe, à tous les professeurs de littérature et de goût, qui précisément corrompent le goût, dit-il, et qui, en fait de plaisirs dramatiques, vont jusque dans l’âme du spectateur « fausser la sensation ». […] Il va jusqu’à accuser quelque part ce très judicieux et très innocent La Harpe qui, dit-il, a appris la littérature à cent mille Français dont il a fait de mauvais juges, d’avoir « étouffé » en revanche « deux ou trois hommes de génie », surtout dans la province. […] En littérature comme en politique, on est généralement redevenu prudent et sage ; c’est qu’on a eu beaucoup de mécomptes. […] Ce qu’il a fait en musique pour la cause de Mozart, de Cimarosa, de Rossini, contre les Paër, les Berton et les maîtres jurés de la critique musicale d’alors, il l’a fait en littérature contre les Dussault, les Duvicquet, les Auger, les critiques de l’ancien Journal des débats, de l’ancien Constitutionnel, et les oracles de l’ancienne Académie.

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