Je ne puis plus lire un journal. […] Il ne faut pas lire les journaux, voilà tout ! […] Nous allons la lire ensemble, si vous voulez bien. […] … Vous avez bien lu, n’est-ce pas ? […] Il me demanda de la lire.
Il avait beaucoup voyagé et avait observé toutes les coutumes et les mœurs des divers pays ; il avait tout lu, et il procédait par citations, par autorités, comme au xvie siècle. Homme de sens, sans supériorité d’ailleurs, il avait tant lu de choses qu’il savait que tout a été dit et pensé, et il en concluait que toute opinion a sa probabilité à certain moment, que la diversité des goûts et des jugements est infinie. […] Il le savait bien : aussi se comparait-il à Cléanthe et à Chrysippe qui s’étaient mêlés autrefois d’écrire des traités de Rhéthorique ; mais ç’avait été de telle sorte, disait en riant Cicéron, que, si l’on voulait apprendre à se taire, on n’avait rien de mieux à faire qu’à les lire. […] Ce que j’en avais déjà vu, ce que j’en avais ouï dire à ceux qui en peuvent être les juges et qui en sont les admirateurs, m’avait donné une étrange impatience de le lire tout entier. […] C’est bien écrit est le premier éloge que donne une jeune fille du peuple qui a lu et qui se pique d’avoir bien lu.
Sieyès était un esprit né maître, si on peut ainsi parler ; et il refaisait la plume à la main chacun des ouvrages de métaphysique ou d’économie politique qu’il lisait. […] Je lis à la première page de ce catalogue : Airs fugitifs : D’Albanèse : « Bergère légère, je crains… », nº 55. […] Or, voici la note que je lis dans les papiers de Sieyès, et qu’il écrivit du temps de la Convention, en vue des abus et des excès du système : Rousseau. — Ils prennent les commencements de la société pour les principes de l’art social, de l’art social dont les Français n’avaient pas d’idée il y a peu d’années, et dont le nom a été hasardé pour la première fois dans les Moyens d’exécution (c’est sa première brochure de 1788). […] Je ne prétends pas dans ce court espace suivre Sieyès dans sa vie politique ; je m’attacherai seulement à noter les variations et les crises de ce grand esprit, sans répéter ce qu’on peut lire ailleurs. […] Il ne pouvait lire jusqu’au bout un seul de ses livres.