Œuvres de Clotilde de Surville I Il y a une inspiration ineffaçable dans certains lieux, dans certains climats, dans certaines impressions de jeunesse et dans certaines mémoires qui nous reportent plus tard à ces premières caresses de la vie. […] IX Qu’on juge de l’intérêt de curiosité que ces récits de M. de Davayé étaient de nature à inspirer à toute la famille : les âges, les lieux, les circonstances politiques ont des similitudes, des prédispositions, des impressions, des inspirations analogues. […] Bellone, au front d’arhain, ravage nos provinces ; France est en proye aux dents des léoparts : Banny par ses subjects, le plus noble des princes Erre, et proscript en ses propres remparts, De chastels en chastels et de villes en villes, Contrainct de fuyr lieux où devoit régner, Pendant qu’hommes félons, clercs et tourbes serviles L’ozent, ô crime ! […] Où que suyves ton roy, ne mets ta doulce amye En tel oubly qu’ignore où gist ce lieu : Jusqu’alors en soulcy, de calme n’aura mye. […] Ainz plus me duict mon doulx lieu Qu’à Lygdamon mourante œillade : Tant seur, après tout, n’est du sien ; Car est Ismene encor malade, Et ma Chloé se porte bien.
« Je ne sais pas combien de temps je serai ici (à la cour) ; j’y suis venue avec des dispositions soumises qui durent encore ; et je suis résolue, puisque vous l’avez voulu, de me laisser conduire comme un enfant, de tâcher d’acquérir une profonde indifférence pour les lieux et pour les genres de vie auxquels on me destinera, de me détacher de tout ce qui trouble mon repos et de chercher Dieu dans tout ce que je ferai. […] Ai-je besoin de faire remarquer cette promesse d’acquérir une profonde indifférence pour ces lieux de danger, et de se détacher de tout ce qui trouble son repos ; promesse que suit la déclaration de son peu d’aptitude à une vie contemplative ? […] Ensuite j’allai à la messe et je revins dîner avec le roi. » La brouillerie avec le roi n’était donc pas bien déclarée ; c’était de la froideur et de l’embarras de la part du roi, et rien de plus. « On rendit compte (madame de Montespan sans doute) à M. de Louvois de ce qui se passait. » Ceci prouve la crainte que la favorite avait de déplaire au roi en donnant lieu à l’éloignement de la gouvernante.
Ainsi donc, en changeant de route, en prenant un autre guide, je suis arrivé au même lieu. […] Il faut donc chercher la gradation intellectuelle de l’homme dans l’espèce humaine ; cette gradation s’est manifestée dès l’origine : j’apporterai en preuve le système contenu dans la langue latine, où j’ai trouvé, ainsi qu’on le verra, le dogme enveloppé et simultané de la déchéance et de la réhabilitation ; ce dogme est le véritable lieu de l’infini pour l’espèce humaine. […] Qui a conservé dans le verbe l’infinitif, qui est un aoriste général, et qui témoigne de l’infini, lieu primitif de toutes les langues ?