/ 2058
295. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre VI. Milton. » pp. 411-519

La réforme est le commencement de la libre pensée, mais elle n’en est que le commencement. […] Nul n’a plus aimé, pratiqué et loué l’usage libre et hardi de la raison. […] Libres d’enthousiasme, nous jugeons ses personnages ; nous exigeons qu’ils soient vivants, réels, complets, d’accord avec eux-mêmes, comme ceux d’un roman ou d’un drame. […] Le royal orateur disserte et démontre. « Adam est capable de se soutenir, quoique libre de tomber. […] Poëte et protestant, il reçut de l’âge qui finissait le libre souffle poétique, et de l’âge qui commençait la sévère religion politique.

296. (1896) Le IIe livre des masques. Portraits symbolistes, gloses et documents sur les écrivains d’hier et d’aujourd’hui, les masques…

Elle est encore libre. […] Ils mènent l’humanité et parfois les plus libres consciences. […] La révélation intérieure dénoue le drame et, finalement, l’homme est libre en Dieu. […] L’intelligence n’est libre que dans les limites des lois dynamiques. […] Mazel entreprend de démontrer que « le libre examen est à la base du catholicisme comme du protestantisme ».

297. (1926) La poésie de Stéphane Mallarmé. Étude littéraire

Je ne me suis pas préoccupé de tenir le milieu entre une interprétation libre et une analyse servile. […] Et le plaisir raisonné que Mallarmé trouvait au ballet, peut-être nous révèle-t-il, lui aussi, quelque nostalgie d’un lyrisme nu, libre, ivre de sons, de joie, et d’on ne sait quelles constellations de rimes, — lyrisme jumeau de celui qu’imaginait Banville, avec son clown qui de cerceau en cerceau alla rouler dans les étoiles. […] Il s’est arrêté dans la seconde par timidité devant la fantaisie qui est une forme de la vie illimitée et libre, par fierté de sa pensée solitaire et rare, par une suite de circonstances qui le ramenèrent plus près de son silence intime. […] Si nous laissons de côté la question du vers libre, liée au symbolisme, non seulement de fait, mais de droit (n’est-ce point le sentiment de l’idéalité du vers parallèle au sentiment de l’idéalité du monde ?) […] Ces moments où, pour Mallarmé, se développait une ampleur de délivrance, où surnageait sans poids et libre la fleur intacte de la vie idéaliste, j’imagine qu’il les obtenait, sur la Seine ensoleillée, de la yole solitaire aimée jalousement ; et c’est l’un d’eux que me rendent nu, tout frais, sous ses rosées, d’un matin que nul pas n’effleura, les pages du Nénuphar Blanc.

/ 2058