De ce jour-là, son originalité fut perdue pour longtemps ; car, en se décidant pour le latin et pour le grec, beaux modèles de langues sans doute, elle se décida du même coup pour l’imitation servile des littératures sorties du latin et du grec, l’imitation, ce fléau des littératures originales ! Fut-ce un bien, fut-ce un mal, que ce caractère servilement imitateur du latin et du grec dans la littérature française naissante ? […] Corneille et Racine ont été des poètes plus grecs et plus latins que français ; Bossuet lui-même a été plus hébraïque que gaulois. […] Mais, s’il est Grec dans Andromaque, Latin dans Britannicus et dans Phèdre ; dans Athalie il est lui-même, il est Français. […] Aussi, malgré le caractère éminemment classique et souvent latin de sa diction en vers, Molière devint-il dans ses comédies complétement Français, et par cela même complétement original.
L’élément celtique ; — et de la difficulté d’en déterminer aujourd’hui la nature ; — si surtout les langues celtiques et la langue latine sont elles-mêmes des langues sœurs [Cf. […] L’élément latin. — Latin littéraire et latin vulgaire ; — conquête et « romanisation » de la Gaule ; — vanité des arguments « patriotiques » en pareille matière. […] Granier de Cassagnac, Les Origines de la langue française.] — Hypothèse de Raynouard sur la formation d’une « langue romane » intermédiaire entre le bas-latin ou latin vulgaire et les langues novo-latines ; — dans quelle mesure on peut la soutenir ; — et, en tout cas, de la commodité qu’elle offre. — Déformation ou transformation du latin vulgaire par les accents locaux ; — et par le seul effet du temps. — Parlers provinciaux : dialectes et patois. […] A. — Le Roman de Renart 1º Les Sources. — Édelestand du Méril, Poésies Latines du Moyen Âge, précédées d’une Histoire de la fable ésopique, Paris, 1854 ; — Léopold Hervieux, Les Fabulistes latins depuis le siècle d’Auguste jusqu’à la fin du Moyen Âge, Paris, 1884 [Cf. […] Froissart] ; — ni d’un historien moraliste ; — c’est-à-dire capable de tirer des faits une signification qui les dépasse ; — C’est ce qui le distingue de son contemporain Machiavel, entre autres traits ; — et sans rien dire de son ignorance du latin ou de de la tradition classique. — Ses qualités d’écrivain ; — et ce qu’elles retiennent de l’esprit du Moyen Âge.
Or, c’est ainsi que les Rapin, les Vaniere, les Cossart, les Sautel, les Fraguier, les Huet, les Santeuil, les Jouvenci, les Desbillons, les Brotier, &c. sont parvenus à se rendre la Langue Latine familiere, à se pénétrer de son génie, & à acquérir la facilité de l’écrire avec succès. […] La Langue Italienne étoit néanmoins pour Ménage une Langue aussi morte que la Grecque & la Latine, dans lesquelles il écrivit également. […] Au mérite de la Poésie Latine, le P.