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410. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

Il y a des Lexiques de la langue de Molière : n’en pourrait-on pas dresser un de la langue d’Hugo ? […] Et parlerons-nous du prosaïsme fréquent de son vers, de l’impropriété de sa langue, de l’obscurité de sa pensée ? […] Il n’y en pas de plus beaux dans la langue française que ceux de Leconte de Lisle. […] Je dirais d’elle ce qu’Ésope le Phrygien disait de la langue à son maître Xanthus : « Eh ! qu’y a-t-il de meilleur que la langue ?

411. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Discours préliminaire » pp. 25-70

Il existe, dans la langue française, sur l’art d’écrire et sur les principes du goût, des traités qui ne laissent rien à désirer9 ; mais il me semble que l’on n’a pas suffisamment analysé les causes morales et politiques, qui modifient l’esprit de la littérature. […] Quand on a voulu donner une idée de la vie à venir, on a dit que l’esprit de l’homme retournerait dans le sein de son Créateur ; c’était peindre quelque chose de l’émotion qu’on éprouve, lorsque après les longs égarements des passions, on entend tout à coup cette magnifique langue de la vertu, de la fierté, de la pitié, et qu’on trouve encore que son âme entière y est sensible. […] Celui qui voudrait énoncer une vérité nouvelle et hardie, écrirait de préférence dans la langue qui rend exactement et précisément la pensée ; il chercherait plutôt à convaincre par le raisonnement qu’à entraîner par l’imagination. […] Que deviendrai-t-on dans un monde où l’on n’entendrait jamais parler la langue des sentiments bons et généreux ? […] Il n’y a point de langue assez riche pour fournir autant de termes, de tours et de phrases que nos idées peuvent avoir de modifications.

412. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

Baif, [Jean-Antoine de] Secrétaire de la Chambre du Roi, mort en 1592, âgé de 60 ans, Poëte Grec, Latin & François, plus supportable dans les deux premieres langues que dans la sienne. On a fort bien fait de donner aux Poésies qu’il a composées dans notre langue, le titre d’Œuvres en rime de Baïf.

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