J’expliquerai mieux ma pensée en supposant trois variétés de Moutons dont l’une serait adaptée à une vaste région montagneuse, une seconde à une étroite zone de collines intermédiaires, et une troisième à une vaste plaine étendue à leur base. […] Personne, je pense, ne contestera d’après cela que les freins ovigères dans l’une des familles ne soient srictement homologues aux branchies de l’autre famille ; d’autant plus que, en réalité, elles se graduent insensiblement l’une dans l’autre. […] Il est généralement admis que le développement de tous les êtres organisés est gouverné par deux grandes lois : l’une est l’unité de type ; l’autre, les conditions d’existence. […] La structure interne des organes électriques n’est pas essentiellement différente de celle des muscles ordinaires, et l’on peut concevoir un passage graduel de l’une à l’autre. […] Les expériences de Matteucci démontrent encore que les analogies entre la contraction musculaire et la décharge électrique sont complètes ; tout ce qui détruit, augmente ou modifie l’une, agissant en même sens sur l’autre.
Ainsi tout mobile auquel s’appliquent deux forces divergentes dont l’une est continue décrira une courbe ; et tout mobile, pour décrire une courbe, requiert au préalable l’application de deux forces divergentes dont l’une est continue. […] Il est le conséquent double d’un antécédent double, et, comme on ne peut isoler l’une ou l’autre de ses deux parties, on ne peut isoler l’une ou l’autre des deux parties de son antécédent. […] De là deux espèces d’axiomes, lesquelles confinent l’une à l’autre par des transitions. […] N’y en a-t-il point une, la première, la seconde ou la troisième, qui répugne aux deux autres ou à l’une des deux autres ? […] Nous ne sommes plus capables seulement de connaissances relatives et bornées ; nous sommes capables aussi de connaissances absolues et sans limites ; par les axiomes et leurs suites, nous tenons des données qui non seulement s’accompagnent l’une l’autre, mais dont l’une enferme l’autre.
La seconde, c’est que quand deux impressions ou idées ont été éprouvées simultanément ou en succession immédiate, l’une tend à éveiller l’autre. La troisième, c’est qu’une intensité plus grande de l’une de ces impressions ou des deux équivaut, pour les rendre aptes à s’exciter les unes les autres, à une plus grande fréquence de conjonction91. […] C’est parce que les idées de chandelle allumée, de doigt brûlé et de douleur se sont associées, que plus tard l’une rappelle l’autre108. […] Quand même ni l’une ni l’autre de ces deux races n’auraient de libre arbitre, nous ne pourrions nous empêcher d’honorer les premiers comme des demi-dieux, et de traiter les autres comme des bêtes nuisibles, de les garder à distance ou même de les tuer s’il n’y a pas d’autre moyen de s’en débarrasser. […] « La réalité des distinctions morales et la liberté de nos volitions sont des questions indépendantes l’une de l’autre.