Il s’attache à montrer que cet amour-propre, auquel on a affecté de tout réduire, n’existe pas à ce point de raffinement dans tous les hommes, n’y existe que comme un amour général de nous-même qui est inséparable de toute nature vivante et qui ne peut lui être imputé à vice : Il y a des semences de bonté et de justice dans le cœur de l’homme. Si l’intérêt propre y domine, j’ose dire que cela est non seulement selon la nature, mais aussi selon la justice, pourvu que personne ne souffre de cet amour-propre ou que la société y perde moins qu’elle n’y gagne. […] Telle est l’inspiration générale de Vauvenargues, celle par laquelle il rompt avec les moralistes du siècle précédent comme avec ceux de son siècle, et qui lui arrachera cette belle parole digne d’un ancien : « Nous sommes susceptibles d’amitié, de justice, d’humanité, de compassion et de raison.
à laquelle, l’autre jour, l’Académie des Inscriptions, je crois, a jeté une moitié de prix ou de mention, avec la rogneuse justice d’une académie, mais dont aucune critique vulgarisatrice n’a parlé, malgré ce titre si promettant Histoire de la Comédie, qui, du moins, aurait dû piquer la curiosité d’un temps comme le nôtre, si profondément histrion ! […] La Critique est plus qu’une justesse : elle est une justice. […] Ceux qui ne veulent pas, comme Édelestand du Méril, de cette critique personnelle, ressemblent beaucoup à des criminalistes sensibles qui, commençant par réclamer l’abolition de la torture, demandent aujourd’hui celle de l’échafaud, et qui, si on les laissait aller, supprimeraient la justice elle-même, en supprimant toute espèce de pénalité !
Depuis le coupable cousu dans un sac qui déferlait sous les ponts humides et noirs du Moyen Age, en criant qu’il fallait laisser passer une justice, on n’a rien vu de plus tragique que la tristesse de cette poésie coupable, qui porte le faix de ses vices sur son front livide. […] On peut la prendre pour une justice, — la justice de Dieu !