Le nom de Roland, — l’un des trois chefs mentionnés par Einhard parmi les victimes des Basques, — est encore populaire non seulement en France, mais dans l’Europe presque entière ; sa mort a fait verser des larmes à trente générations après celle qui l’avait connu ; son image a été dressée sous le porche des églises, peinte sur leurs murailles ou leurs verrières ; elle s’est élevée ou s’élève encore, symbole de justice et de liberté, sur la place publique de nombreuses villes saxonnes… Comment s’expliquent cette survivance extraordinaire et cette propagation incomparable du souvenir d’un événement et d’un personnage qui semblaient ne devoir intéresser qu’une époque et qu’un pays ?
Fort honnête, dès qu’il eut repris conscience, il eut honte d’avoir dépensé de l’argent qui ne lui appartenait pas, et il demanda à être rapatrié, ce qui lui valut des démêlés avec la justice.
Mais c’est l’élément tragique de notre destinée, que de telles vérités il n’y en ait pas ; notre tête et notre cœur sont désormais trop imprégnés du désir de la vérité pour croire à la religion et à la métaphysique, et d’autre part notre désir de vérité ne sert, qu’à tarir en nous toutes les sources de satisfaction. » La foi religieuse, au surplus, n’a jamais existé : « Si l’humanité avait cru un seul jour aux dogmes religieux, à la justice de Dieu, au péché, à la possibilité d’une damnation éternelle, tous les hommes seraient aussitôt devenus prêtres, apôtres, ou ermites… Le christianisme a voulu empêcher les hommes de se mépriser les uns les autres en leur enseignant que tous étaient également pleins de péché ; mais chaque homme en a simplement tiré la conclusion qu’il n’était pas plus pécheur que les autres. » Et voici où nous en sommes de la question religieuse : « Un matin les prisonniers entrèrent dans le préau ou on les faisait travailler ; le gardien n’y était pas.