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338. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre V. Comment finissent les comédiennes » pp. 216-393

Et cette beauté, cette jeunesse, cette conquête, ce riant visage aux pas légers. […] Des jeunesses anéanties, des têtes pelées, des visages ridés ! […] et sitôt est venue à la suite de la première jeunesse, de la vraie, une seconde jeunesse, et avec cette jeunesse de seconde main sont venus les rôles de la grande coquette ! […] Elles nous ont pris notre argent, notre jeunesse ! […] Laissez mourir la génération qui les a vues naître, laissez-les arriver à leur seconde jeunesse et cette jeunesse ne finira plus.

339. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Ces choses-là s’appelaient tantôt la Vallée de Misère, tantôt les Plaisirs de la Jeunesse, et parmi ces plaisirs, le gros Rieux et la belle Pâtissière, la Dame de pique et la Dame de carreau : dames, écoliers, pages, chevaliers. […] La fantaisie a-t-elle jamais rien produit de plus curieux et de plus étrange que ces fêtes dans lesquelles toute cette jeunesse, qui allait être le grand siècle, jouait son rôle d’esprit, de bonne humeur et de bonne grâce ? […] Dans la pièce anglaise Lauzun est un marquis de bas étage, un triste ricaneur sans esprit, sans beauté, sans jeunesse, qui ne parle que de ses créanciers, comme ferait un des chevaliers de Regnard. […] Dans ma jeunesse, quand les ducs désiraient sortir, — six chevaux les menaient à près d’un demi-mille de chez eux ; mais aujourd’hui un duc prend ses promenades vers la lune26 et fait son demi-mille en ballon ! […] — Véritable fille de l’Espagne, élégante jeunesse, visage charmant et brun, éclairé par ces deux grands yeux bienveillants et étonné ?!

340. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

N’oublions pas que Latouche avait vingt ans en 1805 : on ne saurait s’étonner que son adolescence et sa première jeunesse, passées sous le Directoire et le Consulat, aient souffert des études si négligées de cette époque. […] Mais il se trouve que ce jeune auteur, ami du père de la jeune personne, est un vieillard de soixante ans qui a fait dans sa jeunesse (à dix-sept ans, il est vrai, et il y en a plus de quarante) cette pièce qu’un tour de faveur si tardif vient d’exhumer. […] … Tel M. de Latouche était dans son bon temps, en sa verte jeunesse et avant l’âcreté soi-disant patriotique et tout à fait incurable des dernières années. […] On commencera par supposer que ces deux compagnons d’école, Carlin et Ganganelli, s’étant liés de la plus étroite amitié dans leur jeunesse, se sont promis de s’écrire au moins une fois tous les deux ans, et de se rendre compte de leur état. […] Là, en t’apercevant, je croirai retourner aux jours de ma jeunesse… Le pauvre Carlin n’a gardé de manquer au saint rendez-vous, et il ne sait comment exprimer dans sa lettre prochaine les divers sentiments qui se partageaient son âme à ce grand moment : « Quel a été mon trouble à la vue de cette majestueuse solennité !

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