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35. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

De 1809 à 1811, le jeune Hugo demeura en France avec ses frères et sa mère.  […] On sent quelle impression profonde et amère durent jeter dans l’âme ardente du jeune enfant de l’Empire, et les discours du mécontent, et le supplice de la victime : cela le préparait dès lors à son royalisme de 1814. […] Soumet écrivait de Toulouse au jeune lauréat : « Vos dix-sept ans n’ont trouvé que des incrédules. » L’Ode sur la Statue de Henri IV avait été composée en une nuit. […] Le parti dit royaliste arrivait aux affaires dès cette époque ; Hugo jeune, non envié encore, caressé de tous, eût pu aisément se laisser porter et parvenir vite et haut. […] À part ces inconvénients passagers, l’influence de la période de la Muse n’entra point dans son œuvre ; ces sucreries expirèrent à l’écorce contre la verdeur et la séve du jeune fruit croissant.

36. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

Le jeune Goethe alors met fin au dîner en disant à son père : « Cher père, si nous nous levions ? […] — Oui, dit le jeune Goethe ; Eckermann a aussi quelque chose à faire avant la représentation. […] Elles sont pour les jeunes poètes, désireux d’apprendre comment on se représente, comment on traite artistement un sujet. […] Il avait soigneusement rangé sur une table, les uns près des autres, tous les médaillons des jeunes poètes de la France. […] Goethe jeune n’était pas Goethe.

37. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par. M. le Chevalier Alfred d’Arneth »

Marie-Thérèse, ayant à guider de loin, à conseiller dans toutes ses démarches une si jeune dauphine, puis une si jeune reine, qui trouve si peu d’aide auprès de soi, mêle sans cesse dans ses lettres les recommandations d’une bonne mère à celles d’une impératrice. […] On dit que vous négligez de parler aux grands, de les distinguer ; qu’à la table, au jeu, vous ne vous entretenez qu’avec vos jeunes dames, en leur parlant à l’oreille, en riant avec elles. […] Tout retentit de la louange des jeunes souverains ; elle en est heureuse et comme transportée : « Tout l’univers est en extase. […] Il est si jeune, si étourdi ; passe encore pour un prince ! […] Je ne crains pour vous (étant si jeune) que le trop de dissipations.

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